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Environnement

Plaine fleurie

Plaine fleurie

Ce n'est pas le premier concours de prairies fleuries organisés en Isère, mais c'est le premier en plaine et porté par la chambre d'agriculture. C'est normal. Elle accompagne un programme agro-environnemental et climatique (PAEC) dans le secteur Bièvre-Liers-Valloire. C'est donc logiquement qu'elle a proposé la candidature de ce territoire dans le cadre du concours des prairies fleuries qui s'insère lui-même dans le concours général agricole.

Véritable richesse floristique

Alors le 21 mai, un jury de cinq personnes a parcouru le secteur concerné, à la rencontre des sept candidats agriculteurs proposant chacun une parcelle fleurie. Date fort justement choisie, les prairies étant au maximum de leur maturité et le temps étant parfaitement beau. Des épreuves départementales n'ont pas eu cette chance là par le passé, les observations se faisant quelquefois sous un (très) bon parapluie.
« C'est la candidature d'un territoire, souligne Robinson Stieven, conseiller agronomie-environnement à la chambre d'agriculture de l'Isère. C'est surtout l'occasion de présenter des prairies naturelles ou des parcours issus de milieux différents. Ce qui est jugé repose sur la richesse botanique et floristique de la parcelle. En Bièvre-Liers, le PAEC a démarré en 2015 pour une durée de cinq ans. A mi-parcours, on peut procéder à une mise en avant des pratiques locales ».

Une grande biodiversité caractérise les parcelles visitées. 
crédit photo : Sandra Riquet, CA 38

Préparation de l'hiver

D'autant plus que le secteur est souvent vu comme uniquement implanté de grandes cultures, voué essentiellement au maïs et aux céréales d'automne. Mais le secteur est en réalité bien plus diversifié et recèle des pépites. Même au milieu de la plaine. Car l'élevage bovin, en majorité allaitant parmi les candidats, occupe une place non négligeable dans cette plaine. Et qui dit élevage, dit aussi prairies, voire haies. « Les prairies naturelles occupent une part importante dans le système herbager des exploitations locales, explique un des concurrents. Et quand on les fauche comme dans la plupart des cas présentés, l'intérêt est d'avoir une bonne diversité pour être équilibrées et appétentes. » La diversité printanière fait la qualité de l'alimentation hivernale. « Tous les candidats nous ont évoqué sans se concerter auparavant, qu'ils recherchaient un fourrage plutôt fin, appétent et de bonne valeur nutritionnelle, explique Robinson Stieven. Tous ceux qui le peuvent fertilisent les parcelles, il y a un équilibre entre pratiques dirigées et diversité naturelle. Ce que l'on peut remarquer, c'est que ces parcelles sont plutôt à maturité tardive, mais c'est dû à la sélection naturelle qui s'est opéré après des années de pratiques. »

Diagonale du pré

En termes de méthodes, une diagonale est suivie dans la parcelle, divisée en trois et analysée selon ces segments. Richesse floristique, diversité, intérêt pour les troupeaux mais également pour la faune locale petite ou grande sont pris en considération. La composition du jury, un éleveur élu à la chambre d'agriculture, et un technicien agricole, un botaniste, un représentant de la LPO et un de la Fédération des chasseurs constituent l'équipe experte qui remplit le dossier et discute des dimensions locales. Trois des sept candidats seront récompensés lors de la foire de Beaucroissant en septembre. Le meilleur concourra à Paris au concours général en 2020.

Jean-Marc Emprin