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Végétaux d'ornement

Plus de parts de marché pour les entreprises françaises

Rosiériste au Grand Lemps, François Félix est le président de la FNPHP* depuis juin 2014. A l'heure des assemblées générales départementales, il fait le point sur les activités nationales de la fédération et revient sur des dossiers « chauds » comme le compte pénibilité ou la mise en place du FSE.
Plus de parts de marché pour les entreprises françaises

Elu en juin 2014, vous avez débuté votre mandat par une réorganisation interne

Nous sommes passés de 800 à 500 adhérents en 10 ans, dans une branche qui compte environ 4 000 professionnels. Nous avons donc enregistré une baisse des cotisations et il a fallu redimensionner notre organisation.
Nous voulons aussi mutualiser nos moyens, notamment en nous rapprochant de la FNSEA, notre fédération mère. Nous avons par exemple recruté une juriste en droit des affaires et droit commercial que nous mutualisons avec la FNP fruits, organisme qui dispose d'une juriste spécialisée en droit social. Ceci afin d'éviter les doublons.

Quels sont les grands projets auxquels la fédération s'est attelée ?

Nous envisageons de créer une section spécialisée FMSE**. Mais nous avons procédé au préalable à une consultation de la base en novembre 2014. Il s'agit de sécuriser les exploitations dans un contexte de désengagement des collectivités. Nous avons besoin d'aller vers un système assuranciel. Le projet a été voté en conseil d'administration à une très large majorité. Cependant, nous devons ternir compte du fait que certaines professions ne sont pas concernées par les organismes de quarantaine. La tâche pour 2015 est de monter un dispositif qui réponde à la problématique de terrain et trouver un équilibre entre solidarité et contribution. Paye qui veut, mais s'il s'agit d'une profession à risque, autant cotiser.

Vous menez également une réflexion sur vos marchés ?

Ce sont des actions que nous avons baptisées « Pôle paysage et « Pôle commerce ». Ce dernier est opérationnel depuis 2012. Il s'agit d'initiatives de producteurs afin de sortir de la crise par le haut, sur les marchés du paysage, de la distribution ou du détail. Nous sommes force de proposition au sein de l'interprofession Val'hor, qui regroupe des paysagistes, des jardineries et des fleuristes. Nous nous inscrivons dans le dialogue interprofessionnel afin de défendre des dossiers bien préparés et fédérateurs.
Dans le cadre du Pôle paysage, le principal problème identifié est celui des marchés publics qui nous échappent, au profit d'entreprises souvent étrangères, pratiquant des prix plus bas, plus réactives et ayant une offre complète. Car certaines choses ne vont pas, comme la production de pièces écrites. C'est pourquoi nous avons mis en place, en partenariat avec l'association des Parcs et jardins, ainsi que le syndicat des paysagistes concepteurs, un document commun qui clarifie l'offre. L'objectif est que les entreprises françaises puissent répondre dans un cadre favorable après que nous nous sommes mis d'accord sur le vocabulaire employé et la façon de mener les consultations.

De nouveaux chantiers apparaissent-ils ?

Oui, comme celui de la palette végétale. Elle répond à deux interrogations : que vont planter les clients dans les années à venir et est-ce que le catalogue des producteurs les concerne ? Ces discussions n'avaient jamais eu lieu. Or, aujourd'hui, nous sommes capables de travailler ensemble. C'est une méthode que nous dupliquons au pôle commercial, notamment en encourageant les producteurs détaillants à mieux s'organiser. Nous nous appuyons pour cela sur le réseau des horticulteurs pépiniéristes de France (HPF) pour réaliser des achats groupés. Quant aux relations avec la grande distribution, nous avons pour objectif de mettre producteurs et acheteurs autour de la table, de façon à qu'il y ait moins d'importations et plus de part de marché pour les entreprises françaises.

La FNPHP est aussi très présente dans la défense des intérêts de la profession.

Au sujet de la mise en place du compte pénibilité, et en droite ligne avec la FNSEA, nous disons non à toute nouvelle contrainte. Nous ne demandons pas que le compte soit supprimé, mais en tant que réseau de très petites entreprises, alors que nous commençons juste à mettre en place le dossier de prévention des risques, comment imaginer ajouter des contraintes supplémentaires ? Ce qui nous ennuie surtout, c'est que la responsabilité individuelle du chef d'exploitation soit engagée pour chacun de ses employés. C'est inacceptable. Nous demandons un traitement du compte pénibilité par branche et par métier et surtout de dégager la responsabilité du chef d'entreprise. Enfin, le ministère de l'Agriculture a souhaité revoir le barème du passeport phytosanitaire. A la FNPHP, nous sommes d'accord si cela se fait à coût constant. Or il est proposé des hausses de facteur 5. Nous n'en voulons pas.

Propos recueillis par Isabelle Doucet

*La Fédération nationale des producteurs de l'horticulture et des pépinières.

** Fonds de mutualisation sanitaire et environnementale

 

Cambium, le docteur des arbres

Spécialiste de la thérapeutique des arbres d'ornement depuis 20 ans, Emmanuel Courtaux vient d'installer son entreprise, Cambium, à Grenoble. Ce bureau d'études apporte son expertise phytosanitaire aux collectivités territoriales, groupes immobiliers, bailleurs sociaux ou propriétaires de parcs pour la gestion ou la regénération de leurs arbres. Il travaille avec des gestionnaires d'espaces verts, des paysagistes ou des urbanistes. Ce "tree doctor", se présente comme le « garde-fou de la qualité végétale de ce qui va être planté ». Il intervient principalement en région parisienne et Rhône-Alpes, notamment avec la ville de Bourgoin-Jallieu pour laquelle il vient de réaliser un inventaire du patrimoine arboricole.

Emmanuel Courtaux veut développer l'activité de Cambium en région grenobloise. (encadré)  

 

 

L'achat de végétaux horticoles en baisse en 2014

De janvier à octobre 2014, le marché de l'ensemble des végétaux présente une baisse des quantités achetées (- 6 %) et des sommes dépensées (- 2,4 %), par rapport à la même période en 2013, indique une note de conjoncture France AgriMer parue suite au Conseil horticole du 20 janvier. De moins en moins d'achats se font chez les fleuristes (- 7 % en valeur et - 4,2 % en volume) et en jardineries spécialisées (- 2,7 % en valeur et 15,2 % en volume). Les achats chez les horticulteurs-pépiniéristes régressent également de 5,9 %, toutefois les sommes dépensées progressent de 3,6%. En revanche, les achats en libres services agricoles sont en hausse (+ 12,7 % en valeur et 17,3 % en volume), indique FranceAgriMer.