Quand le beurre grimpe au ciel, la poudre est la cave

La filière laitière française traverse une période inédite, avec des prix du beurre qui sont quatre fois plus élevés que ceux de la poudre de lait écrémé. Et, selon l'interprofession laitière (Cniel), ce contexte devrait peu évoluer au cours des prochains mois. La demande mondiale en beurre se montre particulièrement dynamique. C'est aussi le cas en France, alors que les Français consomment deux fois plus de beurre que la moyenne dans l'UE. Le prix de la poudre de lait écrémé, lui, est plombé par les fameux stocks de lait qui pèsent sur le marché européen, d'autant que leur qualité se dégrade au fil du temps. Malheureusement pour eux, les éleveurs français ne bénéficient pas de cette envolée du prix du beurre, la grande distribution française refusant de faire passer les hausses. Selon le Cniel, le prix du beurre dans les magasins a progressé de 8 % en France contre 72 % en Allemagne entre septembre 2016 et septembre 2017. De plus, la part du lait qui sert à fabriquer le beurre distribué en grande distribution n'est que de 9 %.