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Intempéries

Une mini tornade dévaste Villette-sur-Vienne

Le 10 juillet, un violent épisode de grêle s'est abattu sur la commune, débordant sur Luzinay et Chuzelles. Grandes cultures et arbres fruitiers ont subi de grosses pertes.
Une mini tornade dévaste Villette-sur-Vienne

Arbres arrachés, routes inondées, toitures envolées, électricité coupée... La tempête qui s'est abattue sur le Nord-Isère, le 10 juillet, a beaucoup fait parler d'elle. Mais à Villette-de-Vienne, elle a pris une tournure cataclysmique. « On a vu arriver une mini tornade : ça faisait comme de gros rouleaux gris qui tournaient, avec une ligne de végétation verte au-dessus, décrit Stéphane Jay, arboriculteur et producteur dans la commune. Ça a soufflé de façon impressionnante : la pluie tombait à l'horizontal. Ensuite, ça a beaucoup grêlé, de façon intense. Des petits grelons qui ont tout haché... »

Assommés

Les agriculteurs de la zone ont subi des pertes importantes. Fort heureusement, la plupart des blés et des orges avaient été déjà moissonnés. Mais maïs, triticales et sojas ont été déchiquetés. « Tout le monde est assommé dans le coin. Nous avons demandé la reconnaissance de l'état de catastophe naturelle pour la commune », déclare Stéphane Jay qui a perdu une grande partie de ses récoltes et la totalité de ce qui lui restait de poires après l'épisode de gel du printemps. « D'une certaine façon, ça règle le problème, ironise-t-il avec amertume. D'autant que nous avions déjà monté un dossier calamité pour le gel de la fin avril, qui nous avait fait perdre 80% de la récolte de poires. Ce qui est terrible, c'est que vous bossez toute l'année, et en un quart d'heure, tout est par terre. Ça ne met pas en cause l'exploitation, mais on va le payer pendant longtemps. »

Les poiriers de la maison Colombier ont été très très abîmés (crédit photo : Stéphane Jay).

Pour Sophie et Stéphane Jay, la situation est d'autant plus compliquée que la maison Colombier, qu'ils ont reprise en 2006, fonde sa notoriété - et une grande partie de son chiffre d'affaires - sur la production et la distillation de ses poires william's. Or le verger est très abîmé. Les bois des poiriers ont été marqués par la grêle, un stress dont il est difficile de connaître les conséquences à moyen terme. Autre souci de taille, la partie céréalière de l'exploitation est en conversion bio depuis 2016. « En conventionnel, ce n'était plus viable, explique Stéphane Jay. Est-ce que ça le sera en bio ? On ne sait pas. Le problème, c'est que la grêle tombe au cours d'une période de transition, où l'on n'a pas de marge de manœuvre. Cette année, les prix des céréales ont pas mal remonté. En blé, ça va aller. Mais nous étions dans une situation tendue, et le coup de météo vient en rajouter. C'est dure à vivre, mais la vie continue... » 

Marianne Boilève