Xavier Beulin à la rencontre des arboriculteurs isérois

L'arboriculture n'a pas été la filière la plus vindicative ces dernières semaines. Pour autant, le soleil et la récolte 2015 globalement satisfaisante ne suffisent pas à la mettre à l'abri des difficultés de tous types (administratives, économiques, sanitaires...). Xavier Beulin l'a bien compris. « Les normes, la sécheresse, les prix, le cocktail est explosif. Mais au-delà de la conjoncture, nous avons des problèmes structurels, transversaux à toutes les filières, à régler. Depuis 15 ans, nous subissons une perte de compétitivité. »
Le président a réaffirmé son combat sur les normes, plus élevées en France que chez ses voisins européens, en espérant l'harmonisation promise par les politiques au 1er janvier. Il a par ailleurs regretté les conséquences de l'embargo russe, « pas pris en compte par l'Union européenne. Nous enregistrons 500 à 700 millions d'euros de pertes directes et autant indirectes.»
Sur la filière fruits, Xavier Beulin a pointé deux points faibles : la restauration collective et le comportement de certains grossistes. Il a dénoncé enfin la concentration des centrales d'achats passées de 6 à 4 et la difficulté pour la profession agricole de faire de même. « On nous répond : la regroupement de la grande distribution, c'est pour le bien des consommateurs », s'est-il indigné.
Enfin, comme la sécheresse actuelle le rappelle douloureusement, la politique de l'eau est essentielle pour l'avenir de l'agriculture française. « Il y a actuellement une centaine de projets de retenues dans le pays. Soyons clairs, ce qui s'est passé à Sivens est une honte. Les prochains zadistes, nous les délogerons nous-mêmes. » Il a enfin appelé les parlementaires à mouiller le maillot « plutôt que de nous soutenir sur le terrain tout en votant des lois contraires à Paris.»