MÉTIER
La piste des vétérinaires étrangers pour contrôler les abattoirs

Dans deux rapports parus début décembre, le CGAAER (ministère de l’Agriculture) alerte sur le manque d’attractivité du métier d’inspecteur sanitaire en abattoir, tout en prônant l’embauche de vétérinaires européens.

La piste des vétérinaires étrangers pour contrôler les abattoirs
Le CGAAER constate des difficultés importantes à recruter et à fidéliser les inspecteurs vétérinaires en abattoirs. ©P_Xicluna_Min_agr_.fr

Devant le manque d’attractivité récurrent du métier d’inspecteur sanitaire en abattoir, « la première action à mettre en place est de permettre l’accès à ces postes à des vétérinaires étrangers ressortissants de l’Union européenne », exhorte le CGAAER (ministère de l’Agriculture) dans un rapport publié début décembre. Ces praticiens devront être « titulaires d’un diplôme d’un établissement d’enseignement vétérinaire accrédité d’un autre État membre ». « Un projet de décret a été rédigé en ce sens », notent ses auteurs, qui appellent à le « publier le plus rapidement possible » (après examen par le Conseil d’État). Le CGAAER constate des difficultés importantes à recruter et à fidéliser les inspecteurs vétérinaires en abattoirs : 1 746 praticiens sont en poste dans les abattoirs de plus de 15 000 t (inspection permanente), « mais il y a 210 postes vacants ». Ces effectifs se répartissent entre 465 vétérinaires officiels (à 90 % contractuels) et 1 471 auxiliaires officiels (dont 30 % sont contractuels). Le CGAAER alerte sur « une véritable spirale négative, qui crée des situations tendues dans les équipes » tout en pointant « un risque que la responsabilité des agents, tout comme celle de l’État, soit engagée, ainsi que des risques médiatiques, économiques et de contentieux avec l’UE ». Déjà, le manque d’inspecteurs a « pu entraîner dans certains abattoirs de boucherie quelques heures d’abattage en moins par semaine, voire la fermeture un jour par semaine ».

Conditions de travail difficiles

Le CGAAER appelle à compléter et accélérer le plan d’attractivité lancé en 2019, notamment en reconnaissant la pénibilité (ouvrant la possibilité de partir plus tôt à la retraite), ou encore en simplifiant le recrutement. Autre proposition : revaloriser les grilles de rémunération, « pour que le salaire de départ soit comparable à celui d’un jeune salarié vétérinaire embauché dans un cabinet de praticiens ». Dans un autre rapport, les inspecteurs du ministère décrivent des conditions de travail particulièrement difficiles : gestuelles répétitives sources de troubles musculo-squelettiques, environnement présentant des risques notables en termes de santé, manque criant de médecine préventive, etc. Les inspecteurs relèvent enfin que « l’hébergement des services d’inspection par les professionnels constitue aussi une urgence dans de nombreux sites mal dotés ».

Y.G