Grâce à sa mobilisation, l’Union des éleveurs livrant à Lactalis (Unell) est en mesure de proposer une solution de collecte à chaque producteur victime d’une rupture de contrat avec le groupe laitier.

« Une solution a pu être proposée à chaque producteur », s’est félicité Yohann Serreau, le président de l’Union des éleveurs livrant à Lactalis (Unell), le 4 février. Après l’annonce du plan de réduction de la collecte laitière par le groupe Lactalis, le 25 septembre dernier, l’Unell a décidé de se mobiliser pour trouver une solution de collecte aux producteurs de lait pour lesquels Lactalis a décidé de rompre le contrat de livraison. Quatre mois plus tard, l’Unell a été en mesure de proposer une solution alternative à chaque producteur. Le président ne cache pas sa satisfaction sur le bien-fondé de cette initiative : « Nous nous sommes rendu compte qu’il y avait plus de demandes des laiteries que d’offres de livraison des producteurs ». En tout cas, la démarche a permis d’apaiser les producteurs, avant la communication officielle par Lactalis de la rupture de contrat. Les premières cessations de collecte devraient intervenir en juillet 2026 et non en janvier 2026 comme prévu initialement, le groupe laitier ayant décidé de prolonger de douze à dix-huit mois le délai de préavis. Bien qu’une solution ait été proposée à chaque producteur concerné, celle-ci n’est pas toujours intégralement satisfaisante ou reste fragile. C’est pourquoi, l’Unell travaille actuellement à la recherche d’autres pistes à soumettre aux producteurs. Sont particulièrement concernés les éleveurs bio pour lesquels la poursuite de cette production n’est pas garantie, les entreprises, en raison de la crise du marché bio, ne sont pas actuellement à la recherche de fournisseurs de lait bio.
L’indemnisation en suspens
Si les producteurs concernés sont attachés à des solutions d’avenir pour leur exploitation, la plupart sont demandeurs, auprès de Lactalis, d’une indemnisation de rupture de contrat pour compenser le préjudice. En changeant de laiterie, la plupart des producteurs seront contraints de procéder à de nouveaux investissements tels que l’achat de tanks à lait, l’acquisition de parts sociales dans une coopérative ou d’autres équipements pour respecter le cahier des charges de la nouvelle entreprise…. À ce stade, Lactalis se refuse à une indemnisation collective des producteurs concernés. Selon Yohann Serreau, le groupe n’accepterait au minimum que des indemnisations individuelles, dans le cas où les producteurs seraient contraints d’arrêter la production laitière. Reste maintenant à concrétiser les solutions proposées. C’est désormais le chantier sur lequel s’est attelée l’Unell, en attendant de connaître, au printemps, les entreprises qui vont reprendre les producteurs lâchés par Lactalis.