Métier de berger
Soutien itinérant

Isabelle Brenguier
-

Depuis l’année dernière, Anne et Frédéric Baffert montent leur troupeau de brebis à l’alpage de Claran. Séduits par le dispositif de berger d’appui, ils se réjouissent d’en profiter. 

Soutien itinérant
Anne et Frédéric Baffert informent Juliette Fortunier des conditions de l'alpage de Claran.

L’alpage de Claran, sur les hauteurs du Collet d’Allevard au nord de Belledonne, dans la commune de La Chapelle-du-Bard, accueille le troupeau de 700 brebis de race mérinos d’Anne et Frédéric Baffert, éleveurs dans les Hautes-Alpes. Cet été, il est gardé par Charlène Chesnier et Robin Gerber. Mais durant quelques jours, le couple est épaulé par Juliette Fortunier, bergère, embauchée en appui grâce au dispositif porté par le Département de l’Isère, la Fédération des alpages de l’Isère, Agriemploi et la MSA des Alpes du Nord.

« La palette d’interventions est très large. Il s’agit autant de mettre en place des parcs, que de soigner des animaux, ou remplacer un berger qui doit s’absenter pour une urgence ou parce qu’il a besoin de quelques jours de repos », explique la jeune femme. Elle ajoute : « Le métier est exigeant. Les bergers sont des gens comme tout le monde. Il est bon parfois d’anticiper, de demander de l’aide, avant d’être complètement épuisé ».

La présence dans les alpages de l’Isère de la jeune bergère permettra peut-être aussi une meilleure circulation de l’information. Et forte de ses compétences, elle pourra également contribuer à la formation de bergers moins expérimentés et permettre la transmission de bonnes pratiques. Il est aussi prévu qu’elle sensibilise bergers et employeurs à la question du droit du travail. Même s’il est difficile de compter ses heures, elle est embauchée via un contrat de 44 heures hebdomadaires pour un salaire net mensuel de 3 000 euros.

« Une aubaine »

Jusqu’à la mi-juillet, l’ambiance dans les alpages isérois était encore « plutôt tenable ». Grâce à la venue de Juliette Fortunier, les éleveurs Baffert font paître les brebis dans le quartier de la Balme, qui depuis quelques années, n’était plus exploité. « Avant, il n’y avait que de la prairie, mais il a été recolonisé par les rhododendrons et les myrtilles », détaille Frédéric Baffert, ravi de la venue de la jeune femme, considérant la mise en place du dispositif comme « une aubaine, une aide qui peut nous sauver psychologiquement face à des situations en alpages qui se dégradent, avec des problèmes de prédation de plus en plus récurrents et stressants. Je pense que ce soutien peut nous apporter de la sérénité, nous rassurer », estime-t-il.

Car d’expérience, les différents acteurs de la montagne savent bien que dans les semaines à venir les attaques de loup sur les troupeaux vont se multiplier et le quotidien des bergers va s’en trouver détériorer. L'aide apportée par Juliette Fortunier sera alors encore plus appréciée.

IB