Le président de l’Association générale des producteurs de maïs (AGPM), Franck Laborde, a présenté le 30 janvier, à Paris, lors d’une conférence de presse, sa feuille de route pour 2024.
Plus de revenu, moins de normes, plus de simplification, moins d’administration, plus de compétitivité. Tels sont quelques-uns des principaux dossiers sur lesquels l’AGPM, qui fête ses 90 ans cette année, va porter l’effort. « Nous voulons moins dépendre des importations », a déclaré Franck Laborde qui constate que l’Europe importe aujourd’hui le quart du maïs qu’il consomme. Reconquérir le marché intérieur tout en poursuivant l’approvisionnement des marchés extérieurs passe, selon lui, par le développement de la capacité de production française. Le travail est important car, en 2023, les surfaces cultivées en maïs ont baissé de 10 %, soit 150 000 ha en moins. Selon l’AGPM, la France a perdu 500 000 ha en dix ans. L’association spécialisée de la FNSEA souhaiterait revenir aux 3 millions d’ha des années 2010-2015.
Sur un pied d’égalité
Pour atteindre cet objectif, « il faut mettre un terme aux surenchères des normes et réglementations qui mettent des boulets aux pieds des maïsiculteurs », a insisté Franck Laborde. Ainsi exhorte-t-il nos gouvernants à favoriser les stockages d’eau. « Il ne faut pas s’interdire de les utiliser, surtout quand les cours d’eau débordent », a-t-il précisé. De même, « il faut faire évoluer le cadre réglementaire des produits phytosanitaires. 78 % du maïs importé du Brésil contient des matières actives qui sont interdites en Europe. C’est de la concurrence déloyale », a pointé le président de l’AGPM, très remonté contre la décision de l’Anses d’avoir interdit le S-Métolachlore qui prive les producteurs d’une solution. Acceptant de changer les pratiques pour préserver l’environnement, l’AGPM pose toutefois ses conditions : « Que nous soyons sur un pied d’égalité que nos concurrents et que nous puissions continuer à produire pour gagner notre vie ». Franck Laborde estime également qu’il ne faut pas se priver des nouvelles avancées technologiques comme les nouvelles techniques génomiques et nouvelles techniques d’amélioration végétale. Sur les dossiers internationaux, l’AGPM souhaite protéger les agriculteurs français contre la concurrence déloyale. D’où la nécessité de mettre en place des clauses miroirs, regrettant au passage d’avoir été trop souvent trompés sur les accords de libre-échange. Si ce sujet reste une ligne rouge pour les représentants des maïsiculteurs, Franck Laborde concède qu’il commence à y avoir une prise de conscience. « Inspirons-nous de l’interdiction d’importer de la viande aux hormones et déployons cette idée à d’autres secteurs agricoles », a-t-il avancé.
Christophe Soulard