Enseignement
Les jeunes du lycée agricole de La Côte-Saint-André travaillent sur le bien-être
Les élèves en deuxième année de BTS Productions animales du lycée agricole de La Côte-Saint-André ont organisé une conférence sur le thème du bien-être, à l’occasion de leur Journée des jeunes éleveurs, le 10 décembre.
L’exercice est attendu. Chaque année, les élèves en deuxième année de BTS Productions animales (PA) au lycée agricole de La Côte-Saint-André, doivent à l’occasion de leur Journée des jeunes éleveurs, plancher sur un sujet et organiser une restitution de leurs travaux sous la forme d’une conférence
Pour cette nouvelle édition, qui a eu lieu le mardi 10 décembre dans l’enceinte de l’établissement, les élèves ont travaillé sur la question du bien-être. « Notre sujet était intitulé « Un seul bien-être », dans lequel nous avons mêlé le bien-être animal, le bien-être de l’éleveur et le bien-être de l’environnement. Car, dans un monde où le bien-être est devenu une priorité, nous avons souhaité mettre en lumière notre vision de jeunes et futurs agriculteurs, qui considèrent le bien-être dans toutes ses dimensions : physique, mentale, émotionnelle, sociale, animale et environnementale », expose ainsi Elena Clamens, étudiante en deuxième année de BTS PA.
Bien-être animal, bien-être de l'éleveur et bien-être de l'environnement
Le sujet est très vaste. Les étudiants l’ont traité en intégralité en présentant pour chacun de ces trois bien-être l’ensemble de leurs composantes, en avançant des éléments techniques et des exemples concrets. Mais leur propos n’était pas de les opposer.
« Les trois sont importants. Les trois sont liés, interdépendants les uns des autres », précise l’étudiante. A la suite de leur présentation, les élèves ont invité Max Josserand, négociant en bétail installé à Saint-Cassien, engagé depuis de nombreuses années pour venir en aide aux éleveurs en souffrance, Jimmy Gouedard, directeur adjoint de l’association Oaba (1) avec laquelle collabore Max Josserand, Chloé Grillot, technicienne chez Adice (2) et Mélisa Decotte Genon, éleveuse en caprin lait et bovin allaitant à Voiron.
Précieux conseils donnés aux jeunes
Grâce à leurs témoignages nourris d’exemples concrets, chacun a pu apporter un éclairage différent sur ce sujet si important. Max Josserand le connaît bien. Depuis des dizaines d’années qu’il intervient dans des fermes en grande difficulté, il constate systématiquement que le mal-être animal provient au départ d’un mal-être humain, suivi souvent de problèmes financiers. Et quand avec l’Oaba, il sauve des bêtes, il sauve aussi des hommes.
Aussi, a-t-il profité de la rencontre pour mettre en garde les futurs jeunes agriculteurs. « Au moment de votre installation, faites attention. Ne vous embarquez pas dans des situations incontrôlables. Surveillez vos investissements. N’achetez que le matériel dont vous avez besoin, même si vous pouvez bénéficier de subventions avantageuses. Gérez votre temps. Et enfin, soyez fiers de votre métier. Mettez-vous, votre travail et vos valeurs, en avant. Ne jouez pas la politique de la chaise vide. Soyez présents, dans les associations agricoles, dans les conseils municipaux. En tant qu’agriculteurs, vous nourrissez la population. Montrez votre utilité », a-t-il martelé.
Qualifiant les jeunes de « brillants », « pragmatiques », « animés d’une grande envie de faire », il a été, à l’instar de Mélisa Decotte Genon, impressionné par leur travail et leur prestation. Il a aussi noté une forte présence féminine dans la classe, à l’image des métiers de l’élevage, de plus en plus féminins. « Ces jeunes filles sont très motivées, très impliquées. Elles savent de quoi elles parlent. Cela fait vraiment plaisir. Il faut les accompagner dans leurs projets », a-t-il encore souligné.
Des témoignages optimistes sur le métier d'éleveur
Egalement en charge de l’organisation de la journée, Emma Lallemand a beaucoup apprécié son contenu et les différentes interventions. « C’était intéressant d’avoir le témoignage de Mélisa Decotte Genon, qui dit être heureuse de faire ce métier, qui reconnaît que parfois rien ne se passe comme prévu, mais qui trouve toujours quelque chose auquel se raccrocher quand c’est compliqué. Elle fait tout pour préserver son bien-être, celui de ses bêtes et celui de l’environnement », estime la jeune fille.
« Quant à Max Josserand, il nous a fait entrevoir une vision optimiste de notre avenir. Etant en alternance, nous sommes déjà confrontés aux difficultés du monde agricole. Mais cette journée, ces témoignages, nous ont rassuré et donné envie de poursuivre dans ce secteur d’activité et d’exercer ce métier qu’on aime et qui nous passionne déjà », insiste encore Elena Clamens.
Isabelle Brenguier
(1) L’Oaba pour Oeuvre d’assistance aux bêtes d’abattoirs est une association de protection des animaux de ferme, de l’élevage à l’abattage. Cette association lutte contre la maltraitance animale, les mauvaises pratiques en abattoirs et sensibilise à la consommation responsable en faveur du bien-être animal.
(2) Conseil Elevage Ardèche Drôme et Isère
Les jeunes générations rassemblées autour de l’agriculture
Les étudiants en BTS Productions animales à La Côte-Saint-André ont organisé des ateliers de découverte de l’agriculture pour les enfants des écoles de la commune.
A l’occasion de leur Journée des jeunes éleveurs qui s’est tenue le 10 décembre à La Côte-Saint-André, les élèves en deuxième année de BTS Productions animales ont organisé des ateliers à destination de deux classes de l’école primaire et d’une de maternelle de La Côte-Saint-André. Ces six ateliers (1) ont permis aux jeunes enfants d’en apprendre davantage sur l’agriculture et l’alimentation. Les étudiants ont constaté qu’ils étaient contents de découvrir cet environnement et intéressés. « Au départ, l’exercice était un peu difficile. Mais au fil des ateliers, nous avons acquis de l’aisance, adopté un vocabulaire plus enfantin, tout en gardant quelques termes intéressants qu’ils pourront retenir. Nous nous sommes adaptés à notre public », expliquent Elena Clamens et Emma Lallemand, étudiantes dans la classe de BTS PA.
IB
(1) Un de découverte des fromages, un de découverte des sens, un sur l’apiculture, un sur l’alimentation des animaux, un sur les canards et un de découverte sur les animaux de la ferme