Vienne Condrieu agglomération
Mobilisés en faveur de l’installation et de la transmission

Isabelle Doucet
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Lors de sa conférence agricole le 25 novembre à Saint-Cyr-sur-le-Rhône, Vienne Condrieu agglomération (VCA) a montré son soutien à l’agriculture du territoire. Outre un point d’étape sur la mise en œuvre de la stratégie agricole, il a aussi été question d’installation et de transmission.

Mobilisés en faveur de l’installation et de la transmission
Au pupitre, Frédéric Belmonte, vice-président en charge de l'agriculture de VCA, présente les nouvelles actions mises en œuvre dans l'année. Photo : EP IAR

Depuis cinq ans, la conférence agricole de Vienne Condrieu agglomération est un rendez-vous incontournable pour que la collectivité présente ses actions en faveur du développement de l’agriculture sur le territoire situé entre Rhône et Isère.
Frédéric Belmonte, vice-président en charge de l’agriculture à VCA, n’a pas manqué de réaffirmer le soutien de la collectivité en faveur du développement de l’agriculture de ce territoire.
Il a notamment listé diverses motions et délibérations adoptées par les élus courant 2024 pour soutenir les exploitants dans les moments difficiles : motion de soutien aux agriculteurs en début d’année, délibération en faveur d’un dégrèvement en avril de la part intercommunale de taxe foncière sur les propriétés non bâties des jeunes agriculteurs et exonération des terrains exploités en bio, ainsi que les vergers, cultures fruitières et vignes…
« Vous pouvez compter sur nous pour être à vos côtés, dans ce contexte marqué par les problématiques liées aux revenus agricoles, à la hausse des coûts de l’énergie et des matières premières, à la lourdeur administrative et aux aléas climatiques. Ce soutien passe par divers partenariats, par exemple les conventions cadres avec les chambres d’agriculture du Rhône et de l’Isère qui seront renouvelées en 2025. Nos actions en faveur de l’agriculture se concrétisent aussi à travers la stratégie agricole mise en œuvre », a souligné Frédéric Belmonte.

L’agriculture du plateau en 2040

Cette stratégie agricole s’articule autour de quatre axes : favoriser les circuits courts qui valorisent les productions locales (axe 1) ; gérer l’espace agricole et préserver le cadre de vie (axe 2) ; affirmer le rôle économique du secteur agricole (axe 3) ; promouvoir l’agriculture du territoire et communiquer sur ses atouts (axe 4).
Parmi les 25 actions, quatre ont fait l’objet d’un zoom lors de la conférence agricole. Pour l’axe 1, sachant que les enjeux forts liés au changement climatique, à la ressource en eau, au foncier et au renouvellement des exploitations en élevage, sont des paramètres qui vont influencer l’évolution de l’agriculture dans le territoire, une étude prospective sur l’agriculture du plateau en 2040 a été conduite, avec l’aide d’un stagiaire.
« Quatre scénarios ont émergé et comprennent six thématiques : la production agricole, le renouvellement des générations, la santé et le bien-être, la coopération, le soutien administratif et l’image du métier », a détaillé le vice-président en charge de l’agriculture.
Pour l’axe 2, un focus a été proposé sur l’agriculture dans la démarche PLUi(1). Dès l’automne 2023, 294 exploitations ont été rencontrées avec les objectifs d’alimenter les données sur les exploitations, d’identifier les attentes de la profession et de cibler des enjeux.
Ce travail a abouti à un diagnostic agricole, c’est-à-dire un outil d’aide à la décision dont la vision partagée aidera à mieux gérer la protection des espaces agricoles.

Des jeudis à succès

Pour l’axe 3, la conférence agricole a mis en lumière le succès des jeudis de la transmission organisés chaque année. En 2023, des porteurs de projets, des futurs cédants, des élus et des habitants se sont retrouvés à quatre reprises pour échanger sur ces sujets.
Pour l’axe 4, il a été question du soutien à l’AOP rigotte-de-condrieu, qui est l’un des fleurons du secteur mais qui a connu des difficultés avec l’arrêt en 2024 de la production par la fromagerie Guilloteau (Eurial). Élus, partenaires et éleveurs se sont mobilisés afin de trouver une solution.
Les élus ont voté une subvention de 2 000 euros et des essais réalisés à la fromagerie des Quatre fermes se révèlent prometteurs pour continuer à transformer une partie de la production.
L’installation et la transmission étaient le fil rouge de ce rendez-vous annuel. Maryse Thollon, conseillère d’entreprise et transmission à la Chambre d’agriculture du Rhône, a donné des chiffres clés sur l’installation et la transmission. L’âge moyen des chefs d’exploitation à VCA est 49 ans.
Sur 294 exploitations rencontrées en 2024 dans le cadre du diagnostic agricole PLUi, 20 % ont un projet de cessation d’activité. Pour 37 % d’entre elles, la transmission est assurée, pour 15 % elle est incertaine et pour 48 %, elle n’est pas assurée.
Les profils des porteurs de projet évoluent : en Isère par exemple, 84 % d’entre eux ne sont pas issus du monde agricole. Les productions le plus plébiscitées dans les projets en 2023 étaient le maraîchage (18 %), l’élevage (15 %) et les fruits et autres (19 %). La même année, il y a eu 77 installations aidées en Isère et 62 dans le Rhône.

Emmanuelle Perrussel

(1) PLUi : Plan local d'urbanisme intercommunal

L'importance d'être bien accompagné
Sébastien Béguin, aviculteur à Seyssuel. Photo : EP IAR

L'importance d'être bien accompagné

Deux exploitants ont témoigné : Sébastien Béguin, éleveur de Volailles à Seyssuel et Robert Peillon, ancien producteur de petits fruits rouge à Saint-Romain-en-Gier (69).

Sébastien Béguin, pédicure et podologue de métier, a choisi de se reconvertir dans l’élevage. Installé au 1er janvier 2022 à Seyssuel, il raconte les grandes lignes de son parcours. « Après avoir pris contact avec Vienne Condrieu agglomération, j’ai été mis en relation avec les cédants. J’ai pu ensuite effectuer un stage test d’un an et les anciens exploitants m’ont appris le métier et me soutiennent encore beaucoup. Aujourd’hui, après avoir fait mes preuves auprès des agriculteurs du secteur, je suis bien intégré. »
Le jeune éleveur de 11 000 volailles à l’année (poulets, pintades, oies, canards…) en plein air commercialise sa production en circuits courts sur des marchés et auprès de restaurateurs. Il emploie une salariée à temps plein.
Son conseil aux porteurs de projet : se faire accompagner et trouver l’équilibre entre le travail et la vie personnelle.

Être bien accompagnés

De son côté, Robert Peillon a transmis sa ferme de 1 ha en petits fruits rouges transformés à 100 %, située à Saint-Romain-en-Gier (69), il y a trois ans.
« Grâce à l’appui entre autres de la chambre d’agriculture, dès 57 ans, on a pu balayer le champ des possibles. J’ai retenu qu’il fallait rencontrer des jeunes (via Agri Emploi par exemple et lors d’un café installation). C’est comme cela qu’une jeune femme a voulu davantage me connaître et est venue travailler à la ferme pendant près d’un an et demi. Et elle est restée. Moi aussi, j’insiste sur l’importance d’être bien accompagné. »

Emmanuelle Perrussel

Robert Peillon a cédé son exploitation de petits fruits. Photo : EP IAR