Charolais Sud-Est
Le concours charolais crée de l’engouement chez les éleveurs
A quelques jours de l’organisation du concours de Beaucroissant, Raphaël Loveno, le président du syndicat Charolais Sud-Est, fait état d’un bel engouement de la part des éleveurs, malgré la FCO qui affecte les élevages.
Pour les éleveurs charolais, le rythme ne faiblit pas, les évènements s’enchaînent.
Après le concours départemental d’élevage de Lans-en-Vercors, ils mettent le cap sur la Foire de Beaucroissant.
À la manœuvre pour l’organisation de ces incontournables concours qui auront lieu pendant la foire organisée du 13 au 15 septembre, Raphaël Loveno, le président du syndicat Charolais Sud-Est, est depuis le 25 août, en pleine effervescence.
« Mon téléphone n’arrête pas de sonner », s’exclame-t-il. « Depuis quelques années, le nombre de bêtes inscrites est en constante progression. De 115 animaux lors des éditions précédant la crise du Covid, nous en avions 150 l’année dernière et étions à 200 en début d’été », rapporte-t-il.
Finalement, le nombre de vaches devrait se situer autour de 190 (1), la crise de la FCO (Fièvre catarrhale ovine) est malheureusement passée par là et a contraint une petite dizaine d’éleveurs à renoncer à participer.
« C’est vraiment dommage parce que sans la maladie, nous allions avoir un concours de très haut niveau en qualité, et plus important en nombre que d’habitude », regrette-t-il.
Faire autrement
Pour le responsable, « cet engouement est à la fois source d’une grande joie et cause d’importants soucis. Cela fait plaisir de constater cette belle dynamique, ces perspectives autour d’un concours qui vit de plus en plus. Nous voyons s’inscrire de nouveaux éleveurs de plusieurs départements, et nous voyons revenir des enfants d’agriculteurs qui avaient cessé de participer. On voit bien que ces concours sont des vitrines, qui permettent aux éleveurs de faire voir ce qu’ils ont chez eux. Depuis quelque temps, ils se sont professionnalisés et l’amélioration de la qualité de leurs bêtes entraîne des conséquences économiques autant sur celles destinées à la boucherie que sur celles vendues comme reproducteurs. En participant à ces concours, ils ont l’occasion de se faire connaître. C’est un vrai plus. »
Mais en tant qu’organisateur, Raphaël Loveno reconnaît que cet afflux de participants nécessite des adaptations.
Pour l’installation des bêtes, le syndicat charolais qui disposait jusqu’à présent de 135 stalles, en a acheté 15 supplémentaires aux organisateurs du Sommet de l’élevage.
Pour les 20 manquantes, il va organiser l’intérieur et l’extérieur du chapiteau différemment.
Agrivillage va se placer sous le chapiteau des ovins qui ne vont pas venir à cause de la FCO.
Et pour le lavage, les éleveurs bovins vont aussi faire autrement, de façon à gérer plus de bêtes sur le même temps disponible. Les éleveurs ne pourront rester à côté des points d’eau que le temps du lavage de leurs bêtes.
Pour les faire sécher et les peigner, ils iront un peu plus loin.
« Un véritable honneur »
En plus des concours, les éleveurs charolais ont aussi la responsabilité de s’occuper de la restauration.
À l’instar des années précédentes, l’association va proposer trois formules : une complète classique, une plus légère et économique et leur fameux burger.
Comme le souligne Raphaël Loveno, « maintenant, c’est une « entreprise » qui tourne, avec ses 50 bénévoles prêts à servir entre 4 000 et 5 000 repas par week-end. Nous savons comment faire, mais chaque année, nous apportons quelques améliorations. Au fil des éditions, nous avons gagné en qualité ».
Pour les éleveurs, la qualité en effet, passe par l’origine locale des produits à laquelle ils sont très attachés.
« Tout provient des environs et la viande est issue de quatre vaches provenant de trois élevages. Une vient de chez nous le Gaec Loveno à Saint-Savin, une autre de chez David Rivière à Val-de-Virieu et pour la première fois, deux de chez Guillaume Argoud à Pommier-de-Beaurepaire », détaille l’éleveur.
Guillaume Argoud se réjouit que l’équipe ait pensé à lui. S’il reconnaît avoir été surpris par la demande au départ, il considère ce choix comme « un véritable honneur ».
Ses deux bêtes ont été engraissées comme toutes les autres, en allant au pré, en mangeant le foin, ainsi que les céréales produites au sein de l’exploitation accompagnées de nobles compléments alimentaires et d’un peu de farine.
Isabelle Brenguier
(1) Les bêtes vont venir d’Isère, d’Ain, du Rhône, de la Loire, de la Haute-Loire, d’Ardèche, et des Hautes-Alpes.
Protocole sanitaire strict
La FCO a conduit les organisateurs à mettre en place des protocoles pour permettre aux éleveurs d’amener leurs animaux au concours de Beaucroissant sans prendre de risque.
Une trentaine de bêtes sera absente du concours charolais de Beaucroissant pour cause de FCO (Fièvre catarrhale ovine).
Si les organisateurs le déplorent, ils reconnaissent qu’il n’a pas été question d’annuler l’évènement.
« C’est tellement de travail. Les éleveurs préparent leurs animaux des mois durant. Ce n’est tout simplement pas possible de se donner tout ce mal pour rien », estime Raphaël Loveno, le président du syndicat Charolais Sud-Est.
C’est la raison pour laquelle ils ont fait choix d’instaurer un protocole sanitaire strict permettant aux éleveurs d’amener leurs bêtes sans leur faire prendre de risques.
Aussi, toutes les vaches qui vont venir, ont réalisé un test PCR recherchant toutes les maladies connues et la FCO entre le 28 et le 30 août, de façon à ne faire venir que celles indemnes.
En outre, les bêtes et les bétaillères servant à les acheminer seront aussi désinsectisées à l’aide d’un produit approuvé par le GDS (Groupement de défense sanitaire).
Ce protocole sera également appliqué aux animaux présents dans le foirail.
IB