RENTRÉE SCOLAIRE
Le secteur de l’élevage hissé au rang de priorité

Tandis que les établissements agricoles de la région ont rouvert leurs portes, la direction régionale de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt Auvergne-Rhône-Alpes a annoncé la validation du projet ACTIFE pour accompagner les transitions et l'installation dans le Massif central par la formation en élevage.

Le secteur de l’élevage hissé au rang de priorité
Six établissements de l’enseignement agricole régional seront concernés par le projet ACTIFE. ©Draaf Auvergne-Rhône-Alpes.

Si la rentrée scolaire 2024/2025 n’est pas marquée par une forte actualité, cette année sera néanmoins dédiée à un enjeu de taille : faire face au difficile renouvellement des générations dans les élevages du Massif central. Dans certaines zones de ce territoire, 30 % des emplois sont liés à l’élevage. Or, près d’un tiers des exploitants du Massif central est voué à partir à la retraite sans projet de reprise. Répondre au vieillissement des actifs relève donc de l’urgence. C’est dans ce contexte que le projet ACTIFE (« accompagner les transitions et l'installation dans le Massif central par la formation en élevage ») a été officialisé en juillet dernier. Au total, six établissements de l’enseignement agricole de la région Auvergne-Rhône-Alpes* seront impliqués.

Adapter les compétences aux enjeux de demain

Quatre axes régiront ce projet : améliorer l’attractivité des métiers de l’élevage ; former des enseignants et des professionnels de la filière en s'appuyant sur une offre de formation continue innovante et attractive sur des espaces-tests ; mettre en place des systèmes d’élevage pour développer les exploitations de demain avec comme critères la performance et la résilience, ainsi que le développement de dispositifs d’information, afin de renouveler le sourcing des candidats à la formation et aux métiers de l'élevage. Afin de préparer au mieux les apprenants, des parcours, encore en cours de finalisation, s’adresseront aussi bien aux futurs exploitants qui souhaitent s’installer, qu’aux futurs salariés agricoles. « Chaque établissement aura un tropisme particulier, détaille Sonia Rougier, responsable à la direction régionale de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt Auvergne-Rhône-Alpes. Celui d’Aurillac se penchera sur les conditions de travail de l’éleveur, tandis qu’à Yssingeaux, il s’agira de travailler sur la valorisation du circuit-court et à Montbrison, d’en apprendre davantage sur l’agroéquipement et les innovations robotiques. » Bien que ces formations n’aboutiront pas sur un diplôme, elles seront néanmoins délivrées sous la forme de pastilles de compétence. « L’idée, c’est vraiment de construire des parcours en fonction du projet », continue la responsable, avant de rappeler que ces modules s’adresseront aussi bien aux élèves en formation continue, qu’aux adultes en reconversion. Afin de professionnaliser et d’accompagner au mieux les élèves et étudiants, de nombreux organismes techniques et professionnelles participent à la création de ce projet. Selon Sonia Rougier, le Sommet de l’élevage sera le moment de mieux faire connaître ce projet, qui suscite déjà beaucoup d’intérêts auprès des régions voisines.

L.R.

*EPLEFPA Brioude-Bonnefont (Brioude), EPLEFPA ENILV Georges Pompidou (Aurillac), EPLEFPA du Bourbonnais-Neuvy (Moulins), EPLEFPA des Hautes Terres (Saint-Flour), EPLEFPA Georges Sand (Yssingeaux), EPLEFPA Campus Agronova (Précieux).

L’enseignement agricole régional en chiffres

  • 117 établissements agricoles, dont 29 publics et 88 privés
  • 110 sites de formation d’apprentis, dont 33 publics et 77 privés
  • 53 sites de formation, dont 32 publics et 21 privés
  • 2 écoles d’enseignement supérieur agricole
  • 32 exploitations agricoles
  • 31 550 étudiants et élèves, dont 8 315 apprentis
  • 54 % de garçons et 46 % de filles
  • La catégorie socioprofessionnelle des parents est « employés » (23 %), « professions intermédiaires » (20 %), « ouvriers » (16 %), « cadres et professions intellectuelles supérieures » (14 %), « artisans, commerçants et chefs d’entreprise » (10 %), contre 7 % « agriculteurs exploitants »
  • En 2022/2023, 5 195 élèves étaient boursiers, soit 25 % des effectifs scolaires concernés
  • Les départements de l’Isère et la Haute-Savoie cumulent à eux deux plus de 7 000 élèves, tandis que les départements de la Savoie et du Cantal comptent près de 1 800 élèves
  • La Loire et l’Isère sont les départements qui accueillent le plus d’apprentis dans des établissements publics, tandis qu’il s’agit de l’Isère et du Rhône pour les établissements privés

Sources : Draaf Auvergne-Rhône-Alpes édition 2024, chiffres pour l’année 2023.