TABLE RONDE
Lever les incertitudes sur l’avenir

Pour clore leur assemblée générale, Jeunes agriculteurs a organisé une table sur le thème des manifestations qui ont rythmé la vie syndicale pendant près de six mois. 

Lever les incertitudes sur l’avenir
Table ronde sur le thème des manifestations. ©Actuagri_CS

Pour le sociologue François Purseigle, ce sont de multiples petites gouttes d’eau qui ont fait déborder le vase de la colère. Il a toutefois souligné que si les agriculteurs sont à même de surmonter les crises, celles de 2023 ont été plus profondes dans le sens où elles étaient empreintes « d’incertitude ». Les agriculteurs ont, pour lui, pu nourrir un profond sentiment d’insatisfaction au regard des ambitions qu’ils s’étaient données quand ils se sont installés. Mais la crise est toujours là, « sourde et larvée », a-t-il ajouté

« La passion ne suffit pas » 

Ce degré d’insatisfaction est plus important chez les agriculteurs que dans les autres catégories socio-professionnelles, que « la moyenne nationale et que la moyenne des ruraux », a rebondi François Purseigle. Les agriculteurs d’aujourd’hui se sentent également redevables d’une histoire liée à leur métier, puisqu’elle touche à la généalogie, aux héritages (physiques et moraux) reçus de leurs aînés et parfois de leur conjoint qui apporte le complément de revenu nécessaire à l’équilibre du foyer, a-t-il poursuivi. Tant et si bien que « la passion ne suffit pas », a-t-il estimé. Mais l’arrivée de nouveaux profils d’agriculteurs, les non-issus du milieu agricole (Nima) qui représente environ 30 % des installations pourraient changer la donne, a indiqué Marc Fesneau qui entend redonner de la fierté au métier, notamment au travers du projet de loi d’orientation agricole. S’il ressort plus musclé de l’Assemblée nationale, c’est en partie grâce à l’action du syndicalisme majoritaire qui a donné de « sérieuses pistes », a-t-il glissé, comme un hommage au travail réalisé. Dans son discours final, Pierrick Horel, le nouveau président de JA a rappelé que l’Europe et la Pac doivent rester une priorité et être « les garants de notre souveraineté ». A ce titre, il demande que 10 % du budget de la prochaine Pac soit consacré au renouvellement des générations et milite pour la mise en place d’un Egalim européen pour « assurer la cohérence politique et une harmonisation des normes ». Il souhaite aussi, sur un plan plus syndical « revoir nos méthodes de communication » et « proposer une nouvelle offre syndicale ». Le 58e congrès des Jeunes agriculteurs aura lieu les 3, 4 et 5 juin 2025 à Auch (Gers).

C.S