Lettre ouverte
Mercosur : « Ne laissez pas l’Europe sacrifier nos filières agricoles »

Les interprofessions du sucre (Aibs), bétail et viande (Interbev) et volailles (Anvol) ont adressé une lettre ouverte le 11 septembre au Premier ministre, Michel Barnier.

Mercosur : « Ne laissez pas l’Europe sacrifier nos filières agricoles »
© Rr Gimenez, CC BY 3.0 BR via Wikimedia Commons

Dans une lettre ouverte commune adressée le 11 septembre au Premier ministre et publiée sur Actuagri, Jean-François Guihard, président d’Interbev, Jean-Michel Schaeffer, président d’Anvol et Alain Carré, président de l’Aibs ont appelé « solennellement le gouvernement à rester fidèle à la position historique de la France pour défendre ses intérêts agricoles », pointant du doigt les négociations en cours entre l’Union européenne et le Mercosur. S’ils ne remettent pas en cause l’importance des accords commerciaux, les trois présidents craignent  la mise en péril de « notre modèle agricole, fondé sur des pratiques durables, responsables et de qualité » due à des « pratiques inéquitables ». « Sans garanties claires et strictes de réciprocité, comme dans le cas actuel des négociations sur le Mercosur, nos filières agricoles se retrouvent sacrifiées au profit d'accords qui ne prennent pas en compte nos exigences en matière sanitaire, environnementale et de bien-être animal », écrivent-ils.

« Nous comptons sur votre engagement »

Les représentants des filières agricoles réitèrent donc leur demande « d’inclusion de clauses de réciprocité strictes, dites « clauses miroirs » dans cet accord commercial ». Ces clauses sont selon eux des gages de sécurité pour l’agriculture, mais également la souveraineté alimentaire et la santé des consommateurs. Ils s’opposent également fermement à la négociation de nouveaux contingents rappelant que « les pays du Mercosur sont déjà les premiers fournisseurs de l’Union européenne en viande bovine et en viande de poulet, avec respectivement 144 000 et 340 000 tonnes équivalent carcasses (tec)exportées en 2023, représentant 48 % de la viande bovine et 35 % de la viande de poulet importée par l’UE. » Ils en appellent donc à la responsabilité du Premier ministre d’ « assurer que les intérêts agricoles de la France et de l’Europe soient pleinement préservés dans les conclusions finales de cet accord. Nous comptons sur votre engagement pour que la France continue de jouer un rôle déterminant dans ces discussions et pour garantir un commerce international juste et transparent, qui respecte nos normes et protège nos filières agricoles ».

M.-C. S.-B.