Administration
« Des relations franches »
À la veille de son départ, le préfet Louis Laugier a rencontré une dernière fois les agriculteurs du département.
En 14 mois, le préfet Louis Laugier aura marqué le département de sa présence.
Récemment nommé directeur général de la Police nationale à l’administration centrale du ministère de l’Intérieur, ce saint-cyrien a fait de la lutte contre la violence une de ses priorités.
Homme de dialogue et d’écoute il a aussi entretenu de solides relations de travail avec le monde agricole depuis la crise qui a mis en exergue les difficultés de la profession, début 2024.
Ainsi, sa dernière réunion de travail grenobloise avant son départ l’a été avec les agriculteurs, concluant une série de rendez-vous pris depuis le début de l’année.
« Je remercie le monde agricole, qui s’exprime à travers toutes ses composantes, a-t-il d’ailleurs déclaré lors de son départ, en présence de toutes les personnalités de l’Isère. Nous avons eu des relations franches qui nous ont permis de balayer tous les sujets. »
Crise de la FCO
« La dernière rencontre s’est déroulée en présence de tous les syndicats, de la Chambre d’agriculture de l’Isère, du Groupement de défense sanitaire, de l’Association des irrigants de l’Isère et des services de l’État. Tous les dossiers ont été abordés », confirme Jérôme Crozat, le président de la FDSEA de l’Isère.
C’était une rencontre sous forme de bilan d’un « travail en proximité » qui a permis de faire le point sur toutes les questions traitées, notamment celles d’ordre local, mais aussi celles qui sont remontées au niveau national, voire européen.
À commencer par toutes les lignes sur les calamités agricoles. Ainsi deux dossiers pour perte de fonds, en apiculture et en nuciculture, ont été validés et deux dossiers de pertes de récoltes concernent les grandes cultures, l’arboriculture et l’apiculture.
Parmi les sujets importants, la crise de la FCO qui frappe l’Isère est « une réalité locale » qui a réclamé et réclame encore la mobilisation de tous. Les remontées de terrain, les échanges directs avec le monde agricole ont permis que « des choses soient faites sur le terrain », explique le préfet.
Très tôt, les agriculteurs se sont ainsi inquiétés, auprès des services de l’Etat, des incidences de la crise sanitaire sur la prochaine PAC, après quoi l’Etat a décidé de la clause de sauvegarde pour maintenir un niveau d’aides sur les troupeaux identique à l’année passée.
Le préfet a aussi rappelé la mise en place de permanences pour les cas individuels avec les services de l’Etat et la MSA.
Environ 80 personnes ont pu bénéficier du dispositif, qui a cessé avec le tarissement de la demande. La MSA maintient toujours son dispositif exceptionnel d’accompagnement de la crise sanitaire.
Versement de la PAC
En outre, Jérôme Crozat se félicite de la prise de l’arrêté lié à la réglementation des usages et au risque d’incendie qui devait permettre aux agriculteurs de poursuivre les travaux agricoles, même en période de sécheresse.
À l’échelle locale, c’est aussi la dérogation à la directive nitrate adoptée à l’automne dernier ou encore la baisse notable des contrôles de l’OFB dans les exploitations.
Les arboriculteurs ont encore fait valoir les difficultés qu’ils rencontrent pour le recrutement de travailleurs saisonniers détachés et leurs craintes quant au TODE (1) et les allègements inscrits dans la prochaine loi de finances, sans en connaître encore les contours exacts.
Dans le cadre du respect d’Egalim, les services de l’Etat ont aussi réalisé des contrôles dans la restauration collective visant à relever « les pratiques commerciales trompeuses » et ont relevé certaines anomalies chez trois opérateurs.
Par ailleurs, au titre de la PAC 2024, 3 594 dossiers ont été déposés et plus de 44 millions d’euros ont été versés couvrant près de 90 % des dossiers.
Les prochains versements étaient datés au 7 et au 21 novembre, et le solde, début décembre. Sur les dossiers PAC déposés en 2024, 28 % ont sollicité une modification dans le cadre du droit à l’erreur.
De plus, 340 dossiers ont été concernés par les vérifications satellites 3STR.
Enfin, le bilan de la prédation lupine fait apparaître une plus faible pression cette année : 1/3 de constats en moins et 43 % d’animaux prédatés en moins, comparé à 2023.
Dix loups ont été prélevés en Isère. Les dossiers d’aide à la protection des troupeaux sont en instruction pour une ouverture des demandes de paiements à partir de janvier 2025.
Avant de prendre congé, le préfet Laugier a bien pris acte des prochains rendez-vous agricoles : session de la Chambre d’agriculture de l’Isère le 21 novembre, élections professionnelles en janvier 2025 et Congrès FNSEA en mars 2025 à Grenoble.
Isabelle Doucet
(1) Travailleurs Occasionnels-Demandeurs d’Emploi
Nomination / Catherine Seguin, préfète de l’Isère
Nommée le 6 novembre préfète de l’Isère, Catherine Seguin est une haute fonctionnaire précédemment préfète de l’Oise.
Elle a suivi des études au Royaume-Uni et en France, en particulier à l’université de Grenoble où elle obtient un DEA d’études anglophones.
Dans la fonction publique, elle a été tour à tour, secrétaire générale de la préfecture de Saône-et-Loire, sous-préfète de Bayonne et préfète du Gers, de la Loire.
Elle est la fille de l’homme politique Philippe Seguin (1943-2010), qui fut notamment ministre, président de l’Assemblée nationale, président de la Cour des comptes.