Alors que la dernière assemblée plénière de la Région Auvergne-Rhône-Alpes de l’année 2024 se tient jeudi 19 décembre, son président, Fabrice Pannekoucke présente une aide capitale pour l’élevage ovin pour faire face à la fièvre catarrhale ovine. Il dresse également le bilan du programme Feader et dresse des perspectives.
Ce jeudi 19 décembre, pour la dernière assemblée plénière de l’année, un vote sur une aide à la recapitalisation du cheptel ovin pour les exploitations touchées par la fièvre catarrhale ovine (FCO) est attendu. Quelle est la teneur exacte de cette aide ?
Fabrice Pannekoucke, président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes : « Nous arrivons au bout du processus dont on parle avec la profession agricole depuis le mois d’août et que nous avions annoncé au Sommet de l’élevage, à Cournon en octobre. Comme je l’ai toujours dit, la mission de la Région ne concerne pas le volet sanitaire, notamment la vaccination, mais bien l’outil de production, la reconstitution des troupeaux. La pression sanitaire de la FCO notamment de sérotype 8 a été très forte dans la région. C’est à ce titre que jeudi 19 décembre nous allons voter en assemblée plénière un accompagnement à la recapitalisation du cheptel. Elle concernera les exploitations détenant plus de cinquante animaux et les chefs d’exploitation sollicitant cette aide devront s’engager à vacciner leur troupeau. Les exploitants auront jusqu’au mois de septembre prochain pour déposer leur demande sur le site de la Région. Il est important de préciser, par ailleurs, que cette aide complétera l’aide de l’État. Elle ne s’y substituera pas. »
Quelles seront les modalités financières de cette aide ?
F. P. : « L’enveloppe totale est d’1,5 million d’euros. L’aide par exploitation sera de minimum 500 € et pourra atteindre 10 000 € maximum. Nous aurons, comme pour l’ensemble de nos aides, des critères de priorisation. Les jeunes agriculteurs sont nos cibles de priorité comme toujours. »
Avec la fin d’année 2024 sonne l’aboutissement de la deuxième année de programmation Feader 2023-2027. Quel bilan dressez-vous à mi-parcours ?
F. P. : « Nous avons une dynamique importante sur l’ensemble des dossiers Feader (5 400 dossiers déposés en 2024. N.D.L.R.), notamment sur le plan bâtiment. Concernant ce dernier, nous avons reçu un nombre de dossiers absolument incroyable (1 700 dossiers en 2024, N.D.L.R.) avec une accélération sur la fin de la période. Nous serons au rendez-vous. Nous allons conserver nos taux de sélection. Nous allons faire en sorte d’équilibrer nos budgets pour qu’il n’y ait pas de baisse en 2025. Dans un moment où il est difficile de préparer un budget, nous allons faire en sorte de ne pas enlever un centime à l’agriculture. L’agriculture ne sera pas la variable d’ajustement. Nous sommes tous au chevet de notre agriculture. Nous serons au rendez-vous de l’engagement. Le renouvellement des générations en agriculture demeurera notre priorité parmi toutes. En 2024, 890 dossiers ont été déposés. »
Vous étiez à déplacement à Bruxelles en début de semaine dernière. La programmation Feader 2028-2032 était-elle au programme ?
F. P. : « C’était en effet mon premier déplacement à Bruxelles en tant que président de la Région et la programmation Feader post 2027 a été l’un des sujets que j’ai pu évoquer avec les différentes directions européennes. J’ai en premier lieu appelé à la vigilance quant aux moyens alloués. Nous avons d’ores et déjà subi une baisse sur la programmation en cours (baisse de 20 %. N.D.L.R.) et c’est particulièrement dangereux sur notre territoire où la dynamique est belle. Je leur ai également demandé de ne pas être tentés par une renationalisation des aides. La régionalisation qui a été mise en place fonctionne très bien. Elle permet à des territoires dynamiques comme le nôtre d’être complètement au rendez-vous. Il faut continuer à travailler dans cette direction. Enfin, sur l’aspect de la simplification et notamment des coûts simplifiés, j’ai proposé que la Région Auvergne-Rhône-Alpes puisse être contributeur auprès d’autres territoires pour leur présenter le travail que nous avons mené pour en arriver-là. »
Propos recueillis par Marie-Cécile Seigle-Buyat
« C’est une énorme connerie »
Censure, Mercosur ou encore déclassement du statut du loup, l’actualité nationale et européenne est riche ces dernières semaines. Fabrice Pannekoucke, président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes assume des positions franches et tranchées.
À l’évocation du vote de censure, le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, Fabrice Pannekoucke n’y va pas par quatre chemins : « C’est une énorme connerie. Nous avions enfin un gouvernement qui prenait les sujets, notamment agricoles, à bras-le-corps. Plusieurs orientations, engagements avaient été prises et aujourd’hui tout tombe ou prend du retard alors que les exploitants agricoles ont plus que jamais besoin de perspectives. » Même réaction de stupeur concernant la validation de l’accord de libre-échange avec le Mercosur par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. « C’est une véritable prise en otage des représentants nationaux qui s’opposent à cet accord. Il y a un véritable déséquilibre. Nous allons importer des produits alimentaires qui ne supportent pas les mêmes contraintes économiques, sanitaires ou encore environnementales. Là encore c’est une connerie ! »
« Nous serons vigilants à ce que cela aboutisse »
En revanche, le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes salue l’approbation du comité permanent de la Convention de Berne du Conseil de l’Europe de la proposition de déclasser le loup en une espèce de faune protégée. « Notre territoire est particulièrement concerné par la prédation lupine et nous avons toujours affirmé notre volonté de voir le statut du loup déclassé. Nous sommes donc enchantés de cette nouvelle. En revanche, j’étais en déplacement à Bruxelles en début de semaine dernière et j’ai réaffirmé la position de la Région Auvergne-Rhône-Alpes et notre détermination de voir le processus arriver à son terme avec la révision de la directive Habitats. »
M.-C. S.-B.