A l’occasion du passage du Tour de France à Izeaux, le 15 juillet, l’artiste Anthony Sailly, en collaboration avec des agriculteurs isérois et la FDSEA du département, a créé une fresque promouvant la richesse du terroir isérois.
Pour la treizième étape du Tour de France 2022, qui relie Bourg-d’Oisans à Saint-Etienne, l’artiste Anthony Sailly a mis à l’honneur le monde agricole. Mais « il s’agit avant tout d’un travail réalisé à plusieurs mains », précise-t-il.
Un travail collaboratif
C’est sur un imposant terrain uzelot de 5 000m2 que la fresque commandée par la FDSEA de l’Isère s’est étendue. Réalisée par l’artiste Anthony Sailly, il s’agit de la plus grande du Tour de France 2022. « J’ai commencé à m’occuper du tracé dimanche soir et j’aurai jusqu’à vendredi matin pour terminer la fresque », explique-t-il.
Artiste pas-de-calésien habitué des fresques, Anthony Sailly parcourt la France depuis une dizaine d’années pour réaliser des travaux dans des villes, mais aussi dans des exploitations. Or, cette fois-ci, la dimension commandée par Jérôme Crozat, président de la FDSEA de l’Isère, dépasse tout ce que l’artiste a effectué jusqu’à présent. « C’est un défi que j’ai choisi de réaliser car dessiner le monde agricole et des éléments du terroir isérois me tenait à cœur et sur un format aussi grand, c'est une première pour moi », explique-t-il. « Il s’agit-là d’une belle expérience professionnelle, mais également d’une chance de rencontrer le monde agricole. » Et pour cause, la fresque est une œuvre faite à huit mains.
Gilles Convert, nuciculteur à L’Albenc, lui fournit plusieurs mètres cubes de coquilles de noix. « Lundi à 23 heures, il est arrivé avec une remorque pleine pour que je puisse utiliser ce matériaux le lendemain », sourit Anthony Sailly. De son côté, Michel Belissard, du Gaec du Soleil Levant, lui a également apporté divers éléments tandis que Jérôme Crozat « a opéré en tant que chef de chantier ».
« J'ai travaillé sur la fresque entre dix et quinze heures par jour car j’avais peu de temps, mais je savais que si mercredi 13 juillet, je me rendais compte que j’aurai eu du mal à terminer la fresque pour vendredi, je pouvais compter sur les agriculteurs qui viendraient alors me donner un coup de main », ajoute l’artiste. Pour lui, cette coopération « représente le monde agricole, que je suis fier de défendre par le biais de ma fresque ».
Des ressources naturelles et locales
La fresque, qui représente une vache de race montbéliarde avec une casquette du Tour de France 2022, des montagnes, des noix, des tournesols ainsi qu’un logo de la marque Ishere et un rappel de la 801ème foire de Beaucroissant, est intégralement conçue en matériaux naturels et locaux.
Chacune des cases de 9m2 a été tracée à la chaux, « ce qui me permet quadriller le dessin à faire et de savoir quoi dessiner et où, car je ne vois le résultat qu’une fois le soir venu, lorsqu’un droniste vient prendre une photo de mon travail », explique Anthony Sailly. Et l’avantage de la chaux, « c’est qu’elle s’efface dès lors qu’il pleut ».
« Des bâches noires et d’autres blanches, qui seront réutilisées par la suite, permettent de donner de la couleur à la vache et aux sommets enneigés des montagnes, elles sont retenues au sol par des bûches », ajoute l’artiste. « La paille, elle, sert à remplir les contours des tournesols et les coquilles de noix à remplir ceux des noix. Et l’herbe déjà présente sur le terrain figurera le reste des montagnes et des sapins. »
« Ces matières n’ont pas d’impact sur l’environnement et se dégraderont au fil du temps pour laisser un terrain propre », explique Anthony Sailly. Ainsi, « on ne pourra pas reprocher aux agriculteurs d’être de gros pollueurs ».
Et pour défendre le monde rural isérois, la FDSEA de l'Isère participe au concours « Les agris aiment le tour ». Pour voter pour sa fresque préférée, c'est par là.