ASSOLEMENT
Chute des surfaces de protéagineux en 2025

Les producteurs de grandes cultures se détournent des protéagineux, faute de rendements et de prix. Les surfaces de pois d’hiver seraient divisées par deux entre les récoltes 2025 et 2024.

Chute des surfaces de protéagineux en 2025
La faiblesse des rendements et des prix sont les principaux responsables de la décroissance des surfaces de protéagineux. ©Arvalis

Selon Thierry Momont, président de la section céréales à paille et protéagineux de la Semae (interprofession des semenciers), « les surfaces hexagonales de pois d’hiver seraient divisées par deux entre 2023 (récolte 2024) et 2024 (récolte 2025) ». Plus en détail, la sole de pois d’hiver tomberait à 30 000 ha cette année, contre 60 000 ha l’an passé, en raison des intempéries durant l’hiver. Les semenciers tablent sur un chiffre de 100 000 ha à 120 000 ha tous pois confondus (hiver et printemps). Mais ces projections sont susceptibles d’évoluer fortement, en fonction des conditions climatiques du printemps. Selon le ministère de l’Agriculture (Agreste), elles s’élevaient à 163 000 ha l’an dernier. En revanche, la féverole, moins sensible aux excès d’eau, verrait sa sole d’hiver « doubler, passant d’environ 30 000 ha à 55 000 ha voire 60 000 ha », se réjouit Thierry Momont. Environ un tiers reste à semer au printemps. Agreste estimait la surface nationale l’an dernier, variétés d’hiver et de printemps confondues, à 78 000 ha. Mais quoi qu’il en soit, cela ne comblera pas les potentielles pertes de 40 000 à 60 000 ha de pois d’un an sur l’autre. Ce recul annuel de surfaces de protéagineux est la continuation d’un mouvement de fond inquiétant. La faiblesse des rendements et des prix sont les principaux responsables de la décroissance du secteur. « Il faudrait une tonne par hectare de rendement en plus pour motiver les producteurs », estime Adrien Dupuy agriculteur et administrateur de la Fop (Fédération française des producteurs d’oléagineux et de protéagineux).

K.C