Lors de la visite de Jean-Pierre Barbier au Bouchage, le 18 décembre, des dégâts engendrés dans la commune par la crue du Rhône ont été constatés. Les élus locaux demandent des comptes à la métropole de Lyon.
Depuis presque une semaine, certaines exploitations agricoles situées au Bouchage ont été inondées par une crue du Rhône. Alors que le fleuve ne s’est pas encore retiré de chaque parcelle, il est difficile pour les agriculteurs de constater l’ampleur des dégâts.
Chez Virginie Conte, rien n’est pour l’instant alarmant. « Peut-être qu’il y aura des branchages entre les pommiers, car parfois, du bois circule et lorsque l’eau redescend, du bois reste dans les rangées. »
Même son de cloche du côté de Sébastien Bonnaviat. « C’est une petite crue, elle n’est pas entrée dans les maisons, il y a seulement une partie des routes inondée. » Le plus gros du travail consistera pour lui à « ramasser du bois, des bouteilles et des canettes ». Éleveur de bovins, à l’annonce d’une possible crue du Rhône, son réflexe a été de mettre ses animaux à l’abri, puis de s’occuper de protéger son matériel.
Chez Philippe Fiard, « les parcelles de blé ont le plus subi ». Mais il est encore trop tôt pour connaître les impacts de la crue, l’eau n’étant pas descendue partout, même s’il est certain que « les parcelles ont été noyées sous beaucoup d’eau, et ce pendant presque une semaine ». « A mon avis, je ne pourrai pas sauver mes choux, mes choux-fleurs et mes carottes. Peut-être que le poireau pourra l’être. »
Solidarité
L’inondation de la plaine du Bouchage était en réalité prévue par la loi. Il y a 165 ans, Napoléon III faisait écrire noir sur blanc que ce secteur devait servir de zone d’expansion des eaux du Rhône en cas de forte crue pour éviter à la ville de Lyon d’être inondée.
Néanmoins, les élus de la plaine du Bouchage souhaitent que le coût de cette protection soit partagé en partie avec la métropole lyonnaise.
Pour Annie Pourtier, maire du Bouchage, il y a « une nécessité à nous soutenir financièrement par des mesures compensatoires et des indemnisations afin de poursuivre, dans les meilleures conditions, la protection de l’agglomération lyonnaise ». Elle rappelle notamment que sa commune est « inondable à 98 % ».
L’idée serait que la métropole aide notamment à entretenir les réseaux de pompage et de vanne qui permettent l’expansion contrôlée du fleuve, à faire face aux dégradations causées par les crues, à compenser les conséquences financières liées au fait qu’aucun développement économique n’est possible dans la commune du Bouchage ou encore à indemniser les agriculteurs qui perdent leurs récoltes.