La France est leader dans l’exportation de semences végétales, mais le secteur semencier rencontre des points de fragilité qui profitent dangereusement à ses concurrents : le crédit-impôt-recherche n’est pas sécurisé, l’accès à l’irrigation n’est pas garanti et surtout l’administration assimile de façon croissante les semences traitées à des produits phytopharmaceutiques, ce qui discrédite l’offre française à l’extérieur.
La France est le premier exportateur mondial de semences de grandes cultures et le deuxième pour les semences potagères. « En 2022-2023, la filière a dégagé un excédent commercial d’1,2 milliard d’euros (Md€), avec une croissance de 8 % de la balance commerciale semencière », a indiqué l’Union française des semenciers (UFS), le 13 novembre. Pourtant, la filière semencière est confrontée à des menaces pouvant entamer son leadership mondial, et éroder l’attractivité du métier d’agriculteur-multiplicateur, alors que se pose la question du renouvellement des générations. Les agriculteurs-multiplicateurs « sont environ 16 000, contre 17 000 il y a trois ans », a rappelé Olivier Paul, président de l’UFS. Dans ce secteur où la recherche-développement (R&D) représente 11 % du chiffre d’affaires, la question de la pérennité du crédit-impôt-recherche (CIR) est également un sujet d’inquiétude. « Chaque année, ce dispositif est remis en question dans le cadre des débats sur le projet de loi de finances (PLF), ce qui crée une insécurité économique », a relevé le président de l’UFS. Or, près d’un quart des dépenses de R&D des entreprises semencières françaises sont couvertes par le CIR.