Trièves
Un élevage qui a besoin de soutiens

Isabelle Doucet
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La dernière rencontre de territoire organisée par la FDSEA et les JA de l'Isère, s'est tenue à Saint-Jean-d'Hérans, dans le Trièves.

Un élevage qui a besoin de soutiens
Les élus de la FDSEA et des JA ont rencontré les agriculteurs du Trièves. Photo : ID TD

Le secteur du Trièves a été particulièrement touché par la fièvre catarrhale ovine. C’était un des principaux sujets abordés lors de la rencontre de territoire organisée par la FDSEA et les JA de l’Isère, le 16 janvier, à Saint-Jean-d’Hérans.

« Il y a encore quelques cas, surtout en montagne là où les moucherons sont à l’abri dans les bâtiments », rapporte Aurélien Clavel, secrétaire général de la FDSEA.

Il rappelle que dès les premiers cas, survenus l’été derniers, le syndicat a organisé des réunions de concertation avec les OPA et les parties prenantes.

Valérie Séchier, éleveuse de bovins à Saint-Laurent-en-Beaumont et vice-président de la FDSEA, fait observer « qu’il y a encore un décalage entre les pertes effectives et les bêtes qui sont parties à l’équarrissage ».

Laurent Plançon, éleveur ovin à Mens, conseille de remettre les boucles des bêtes mortes antérieurement à l’équarrisseur pour qu’elles soient comptabilisées.

D’autres éleveurs constatent déjà des avortements sur bovins ainsi que des génisses vides. Après les pertes directes, le milieu de l’élevage mesure désormais les pertes indirectes.

À cela s’ajoutent encore des délais pour obtenir les vaccins, notamment pour le sérotype 8.

Aurélien Clavel précise que le syndicalisme a œuvré pour la reconnaissance de cas de force majeure dans le cadre des déclarations PAC, ainsi que le travail de recensement des pertes directes et indirectes réalisé en Isère et dans d’autres départements, qui a permis l’ouverture de l’aide exceptionnelle à la FCO 8.

« La MHE va probablement arriver en Isère car elle est en lisière du département », prévient-il encore.

Le loup et le gibier

Autre sujet récurrent, la prédation a pourtant été moins forte cette année, même dans les zones de montagne. Cela s’explique sans doute par une meilleure protection des troupeaux, mais aussi, comme le souligne Valérie Séchier, parce qu’en raison de la FCO, beaucoup de bêtes ont été rentrées en stabulation cet été.

Pour autant, Aurélien Clavel, indique que les loups s’attaquent désormais aux bovins et vont jusqu’à entrer dans les stabulations pour s’en prendre aux bêtes.

« Notre discours n’est pas d’éradiquer le loup, mais d’avoir les moyens de s’en protéger », insiste-t-il. Il indique que les responsables de la FNSEA ont quitté le dernier comité loup en raison d’un désaccord sur le comptage « bien inférieur à la population réelle ». Et de réclamer un changement de méthode de comptage.

Concernant les dégâts de gibier, Hubert Avril, référent faune sauvage à la FDSEA de l’Isère, rappelle le déséquilibre agro-sylvo-cynégétique qui caractérise le territoire du Trièves. En cause la population galopante de cerfs.

Il précise que dans d’autres secteurs, ce sont les sangliers qui sont devenus incontrôlables et que « les agriculteurs et les forestiers demandent à passer à l’action ».

Un objectif national a été fixé de réduction de 20 à 30 % des dégâts agricoles causés par les sangliers dans les trois saisons de chasse à venir, assorti d’une enveloppe de l’État de 60 M€.

« L’Isère a déposé un dossier. Mais il faut faire remonter les dossiers de dégâts, insiste Hubert Avril. Un décret de simplification concerne les coûts minimums pour déclarer les dégâts. »

En route pour le congrès

Au sujet des contraintes environnementales, Jérôme Crozat, le président de la FDSEA de l’Isère, a indiqué que le syndicat demande une compensation pour perte de rendement dès le premier mètre concerné par une zone de non-traitement (ZNT) ainsi que le retour au plan nitrate précédent. Auvergne-Rhône-Alpes devrait être une région test.

« Il y aura bientôt un nouveau classement des zones vulnérables, prévient Jocelyn Dubost, président régional des JA. Nous demandons à avoir de vraies analyses cohérentes et non pas des mesures prises 10 mètres après les stations d’épuration. »

Enfin les syndicalistes rappellent que les textes de loi en suspens, PLF et PLFSS, représentent plus 400 M€ d’aides fiscales et sociales pour l’agriculture. « Nous avons reçu l’engagement du Premier ministre de reprendre tous ces éléments », déclare Aurélien Clavel.

Avant de prendre congé des agriculteurs qui s’étaient déplacés, Jérôme Crozat a insisté sur le rendez-vous majeur que représente le congrès de la FNSEA, les 25, 26 et 27 mars à Grenoble. « Nous voulons monter que nos métiers ont évolué en organisant un marché de producteurs. Nous avons besoin d’un coup de main et de bénévoles », fait-il valoir
Isabelle Doucet