Syndicalisme
Des milieux aquatiques qui rapportent

Isabelle Doucet
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Il a été question de gestion des milieux humides lors de la rencontre de territoire qui s’est déroulée jeudi 19 décembre à Saint-Chef.

Des milieux aquatiques qui rapportent
Lors de la rencontre de territoire à Saint-Chef. photo : ED TD

« Nous nous interrogeons sur la bonne utilisation de l’argent de la Gemapi (1) », avance Jérôme Crozat, président de la FDSEA de l’Isère. Lors d’une rencontre de territoire, organisée le 19 décembre à Saint-Chef par les syndicats FDSEA et JA de l’Isère, étaient invités Francis Spitzner, vice-président de la communauté de communes des Balcons du Dauphiné en charge de l’agriculture, et Youri Garcia, conseiller communautaire en charge de la Gemapi. La question de l’eau révélant toujours son lot de surprises, « nous avons découvert un certain nombre de choses », confie Jérôme Crozat.

Les fossés oubliés

La gestion des milieux aquatiques, alimentée par la taxe Gemapi, représente un budget annuel de 500 000 euros, rapporte le syndicaliste. « 100 000 euros reviennent à l’Epage (2) de la Bourbre, 100 000 euros sont dédiés à la lutte contre les inondations au Bouchage et 300 000 euros sont destinés à la renaturation et au paiement des salariés. Les grands oubliés sont l’entretien des fossés, détaille-t-il. Nous demanderons des comptes à l’Epage et à toutes les communautés de communes sur l’utilisation des deniers de la Gemapi et de la taxe sur le foncier non bâti. Au-delà, nous constatons que la profession agricole n’est pas assez mobilisée sur la question de la gestion de l’eau. Il faut reprendre ces dossiers main et remettre des ASA (3) dans tous les secteurs du Nord-Isère. D’accord pour la renaturation, mais il convient d’être prudent sur certains dossiers afin de ne pas commettre de nouvelles erreurs comme ça a été le cas de l’hôpital de Bourgoin qui a été construit en milieu humide et ne cotise pas à la Gemapi. » Jérôme Crozat déplore « l’absence de considération pour les agriculteurs », constate les « nombreux manquements » et réclame une « cogestion des milieux humides ».
Isabelle Doucet

 

(1) La gestion des milieux aquatiques et la prévention des inondations (Gemapi) est une compétence confiée aux intercommunalités.
(2) Epage : Établissement public d’aménagement et de gestion de l’eau de la Bourbre, anciennement le Smabb (Syndicat mixte d’aménagement du bassin de la Bourbre).
(3) Association syndicale autorisée.