Foncier
Isère : « Une évolution des installations agricoles »

Isabelle Doucet
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Dorothée Cocozza est la nouvelle directrice de la Safer Isère. Elle prend la mesure d’un paysage rural très diversifié et d’un important réseau d’acteurs du territoire.

Dorothée Cocozza directrice Safer Isère
Dorothée Cocozza, directrice de la Safer Isère. Photo : ID TD

« J’ai découvert un département vaste et diversifié de par ses paysages et son agriculture. C’est un département où la Safer a tissé un important réseau avec les acteurs du territoire. » Dorothée Cocozza a pris la direction départementale de la Safer Isère en janvier 2024.

C’est « à la fois une continuité et un nouveau challenge à relever », indique la responsable de la société d'aménagement foncier, qui occupait précédemment le poste de directrice du département recherche étude et développement de la Safer Auvergne-Rhône-Alpes.

Ingénieure agronome de formation, Dorothée Cocozza a rejoint la Safer Rhône-Alpes en 2002. Conseillère foncière dans le Rhône, elle a ensuite intégré l’équipe du service régional en 2007 avant d’en prendre la direction en 2019.

Des enjeux de plaine et de montagne

« C’est un service aux missions variées qui vient en appui aux services départementaux », informe-t-elle. Mais fin 2023, elle a saisi « l’opportunité de découvrir de nouvelles fonctions d’encadrement et un métier différent ».

La Safer Isère compte onze collaborateurs et un alternant : six conseillers fonciers (un par secteur d’intervention), un conseiller dédié aux collectivités, trois assistantes et une directrice.
Cette dernière s’est donné pour mission « de poursuivre et renforcer les liens avec les nouveaux acteurs du monde rural ».

Elle décrit « un département très dynamique » avec ses spécificités : « une forte pression urbaine et des secteurs plus agricoles ou en déprise. L’Isère concentre les problématiques et les enjeux à la fois de la plaine et de la montagne ».

Diversification des productions et petites surfaces

Dorothée Cocozza constate aussi « une évolution des installations avec de projets agricoles qui ne s’inscrivent pas dans une reprise traditionnelle. Les candidats recherchent à s’installer, soit seuls, soit à plusieurs, avec des projets de petite superficie, avec une diversification des productions, plutôt vers du maraîchage, de la vente directe, du petit élevage ovin ou caprin, de la volaille et de la transformation ».
C’est un point de vigilance pour le comité technique de la Safer qui se réunit environ tous les deux mois.

La Safer veille à la pérennité économique des exploitations

« Nous essayons d’instruire chaque projet d’installation du mieux possible au regard de sa pérennité technique et économique. Nous nous appuyons sur l’expertise des centres de gestion et de la Chambre d’agriculture de l’Isère qui accompagnent les porteurs de projet. Cela permet au comité technique d’orienter le propriétaire vers le bon porteur de projet qui répond aux enjeux de transmission et du territoire. »

Mais les exploitations en polyculture élevage, en raison de leur taille, ne sont pas les plus faciles à trouver repreneur.
Dorothée Cocozza insiste sur le fait que « le comité technique, qui réunit un large éventail des acteurs du territoire, examine toutes les candidatures présentées de façon à avoir une orientation la plus objective possible ». Elle ajoute : « Cela prend du temps pour certaines transmissions ».

Des interventions à l'amiable

La transparence est aussi un des piliers du fonctionnement de la Safer qui lance des appels à candidature « afin que chacun puisse faire connaître son projet et ait connaissance des biens à la vente ».

Cependant, la Safer ne peut pas intervenir sur tout le marché de l’espace rural. Elle est amenée à exercer son droit de préemption souvent dans des situations délicates.
« Nos interventions sont essentiellement gérées à l’amiable. Nos moyens sont humains »
, précise Dorothée Cocozza.

Elle conclut : « La mission agriculture de la Safer est la plus connue, mais nous intervenons aussi en matière de préservation de l‘environnement et de la biodiversité, sur le foncier forestier et en accompagnement du développement local des territoires. »

Isabelle Doucet

Les marchés fonciers agricoles et ruraux en Isère

En 2022, il y a eu 1 374 transactions sur le marché agricole en Isère, en retrait de 1,5 % par rapport à 2021
3 818 ha ont ainsi été échangés (-5,5 % comparés à 2021)
Le prix moyen du m2 non bâti s’élève à 44 cts (hors vignes)
Le montant total des transactions s’élève à 70,8 M€ en 2022
La surface agricole productive de l’Isère en 2022 est de 295 500 ha dont 31 000 ha en AB.
Il y a 4 572 exploitants déclarant des surfaces.
Les surfaces herbagères occupent 43,9 % de ces surfaces, les grandes cultures 33,7 %, les estives 16,4 %, l’arboriculture 3,3 %, suivis par le maraîchage et la viticulture.
(Chiffres Safer Aura/Observatoire foncier de l’Isère/RPG PAC 2022)