Les actions syndicales agricoles se multiplient un peu partout en France. Le tandem FNSEA-JA met notamment l’accent sur la simplification administrative.
L’hiver sera-t-il chaud ? La perspective de nouvelles mobilisations d’ampleur se fait chaque jour plus tangible, alors que les actions se multiplient sur le terrain. Dernier exemple en date, un rassemblement d’agriculteurs et de tracteurs s’est organisé, le vendredi 18 octobre, devant la préfecture de Châlons-en-Champagne, à l’appel de la FDSEA et de Jeunes agriculteurs (JA) de la Marne. « Le gouvernement doit en priorité simplifier, faciliter et remettre du sens », exhortent les syndicats. Dans la liste des sujets de leur mécontentement : une nouvelle directive nitrates incompréhensible, incohérente et inapplicable ; des cours d’eau toujours aussi compliqués à entretenir et, plus largement, un cumul toujours aussi impressionnant de normes, de documents à remplir, de règles à retenir, d’interdictions. Il s’agit au moins de la deuxième manifestation de la FNSEA et JA depuis la rentrée : la première a eu lieu à Nancy début octobre, également sur le thème de la simplification. Sans compter de nombreuses actions moins spectaculaires, mais révélatrices d’une montée des tensions. En Occitanie, berceau du mouvement de colère agricole de l’hiver 2023-2024, la FDSEA et JA de Haute-Garonne avaient donné rendez-vous à leurs adhérents dans la soirée du 16 octobre pour un « retournement et bâchage des panneaux de communes ». Un mode opératoire déjà utilisé en Dordogne, en Aveyron, ainsi que dans la Vienne, le Loir-et-Cher et le Loiret, où les militants ont échangé des panneaux d’entrée de ville. Le mot d’ordre FNSEA- JA pour 2024 est : « Où va-t-on ? » après un hiver 2023 placé sous le signe de « On marche sur la tête ».
Impatience sur le contrôle unique
De son côté, dans une interview sur TF1 le 16 octobre, Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, est également revenu sur le sujet de la simplification administrative, un des principaux moteurs du mouvement de colère de l’hiver 2023-2024. « J’attends par exemple que le contrôle unique se mette en place, a rappelé Arnaud Rousseau, en avançant que les agriculteurs peuvent être soumis à près de 35 à 40 contrôles différents dans la même année ». Alors que Michel Barnier a annoncé le report au 15 novembre de la date limite pour réaliser les épandages de matière organique, « est-ce qu’e l’on peut lever cette norme ? » s’est encore interrogé Arnaud Rousseau. Après avoir présenté son projet de loi pour entreprendre en agriculture, la FNSEA continue de faire monter les enchères. « Les agriculteurs attendent des actions concrètes dans leurs cours de ferme », a réaffirmé le patron de la FNSEA, alors que les dizaines de mesures promises, début 2024, par Gabriel Attal, n’ont pas toutes vu le jour. Un certain nombre d’entre elles ont toutefois été inscrites dans les projets de loi de finances (PLF et PLFSS) pour 2025 : maintien de la fiscalité sur le GNR, mesure fiscale pour les cheptels bovins, pérennisation du TO-DE.