Le député de Haute-Loire, Jean-Pierre Vigier, vient de prendre la présidence de l'Association nationale des élus de la montagne. Il nous livre ses priorités pour son mandat de deux ans.
Lors du dernier congrès de l'Association nationale des élus de la montagne (Anem) qui s'est tenu les 10 et 11 octobre à Superdévoluy (Hautes-Alpes), Jean-Pierre Vigier a succédé à Pascale Boyer en qualité de président. Quelques jours après sa prise de responsabilité, le député de la deuxième circonscription de Haute-Loire, a livré ses ambitions pour son mandat de deux ans. « Pour moi, le socle c'est de faire exister les territoires de montagne à l'échelle nationale auprès des ministères et des partenaires, et d'en être le porte-parole », explique-t-il avant d'identifier une urgence et plusieurs thématiques qu'il juge prioritaires. L'urgence concerne le transfert obligatoire de la compétence « eau et assainissement » aux communautés de communes dès le 1er janvier 2026. Le Premier ministre a annoncé la fin du transfert obligatoire. « C'était un combat que nous portions, nous avons été entendus et c'est un soulagement, mais cela doit être suivi par des actes ! » Au premier rang des thématiques jugées importantes, le président place le tourisme, qu'il identifie comme « une activité économique à part entière en montagne ». Dans ce secteur, Jean-Pierre Vigier entend soutenir les stations d'altitude et en particulier le ski, « une activité indispensable ». Dans les stations à plus basse altitude, il encourage à développer un tourisme de pleine nature. Autre thème important : le ZAN (zéro artificialisation nette) contre lequel l'Anem se bat et a récemment rédigé une motion. Sur ce dossier, « nous demandons des adaptations pour les territoires de montagne. Les élus savent aménager de manière équilibrée leur territoire. Faisons-leur confiance ».
Une étude sur les revenus des agriculteurs
Vient ensuite l'agriculture de montagne « qui doit être soutenue plus fortement et valorisée. C'est une activité importante car c'est toute l'attractivité des territoires et l'ouverture des paysages qui en dépendent ». Et en la matière, le président Vigier, qui connaît bien les problématiques agricoles, cible notamment « les revenus qui ne sont pas au rendez-vous ». Il entend d'ailleurs poursuivre l'étude conduite sur la filière lait de montagne, en l'orientant sur les revenus des agriculteurs, dans le cadre de ses nouvelles fonctions de vice-président de la commission économique de l'Assemblée nationale. « À partir d'un état des lieux, il va falloir regarder comment il est possible de renforcer les revenus de l'agriculture de montagne ». La sylviculture fera également partie de ses priorités en vue de « favoriser l'exploitation et la valorisation de cette matière première ». Le loup et l'ours vont mobiliser l'Anem dans l'objectif de « trouver un juste équilibre entre la présence de ces deux grands prédateurs présents dans nos montagnes et les animaux d'élevage. Le loup est suffisamment intelligent pour comprendre qu'il y a des limites à ne pas franchir, c'est pourquoi je défendrai la simplification encadrée des tirs d'effarouchement et de prélèvement », explique celui qui salue la proposition de la Commission européenne de modifier le statut du loup de « strictement protégé » à « protégé ».
Les services publics sont jugés primordiaux, « pour garder les territoires attractifs et dynamiques et ceci en lien avec l'État ». Il cible ainsi le développement des Maisons France Services, le maintien de La Poste et de ses agences et le maintien des écoles ; sur ce dernier point, il entend envoyer un courrier à l'ensemble des inspecteurs d'académie afin de leur rappeler la loi montagne de 1985 qui leur permet de ne pas tenir compte des seuils pour la fermeture de classes.
Vers un acte III montagne
L'Anem travaillera sur les logements disponibles en territoire de montagne afin d'en augmenter la disponibilité et, sur l'économie des territoires en conservant l'activité industrielle en place. Pour atteindre ses objectifs, Jean-Pierre Vigier entend mettre en place des commissions thématiques au sein de son association, rassemblant élus et partenaires et présidée par un élu. Les propositions émises dans chacune de ces commissions serviront ensuite à l'élaboration d'un acte III montagne.
Véronique Gruber
