Le Premier ministre, François Bayrou, a annoncé, le 23 décembre en fin d’après-midi, la composition de son gouvernement, au sein duquel Annie Genevard reste ministre de l'Agriculture et Agnès Pannier-Runacher ministre de la Transition écologique.
La composition du gouvernement Bayrou a été annoncée le 23 décembre en fin de journée. Le ministère de l’Agriculture ne changera pas de locataire. En effet, Annie Genevard a été reconduite. Jusqu’alors députée Les Républicains du Doubs, Annie Genevard, occupe depuis le 19 septembre cette fonction, où elle avait remplacé Marc Fesneau. Depuis sa nomination, la ministre s’est efforcée de faire aboutir les promesses faites par le gouvernement Attal lors des manifestations de l’hiver dernier, et de gérer les crises sanitaires en élevages et plus généralement les problèmes de trésorerie, notamment dans les filières viticoles et de grandes cultures, grâce à la mise en place de prêts garantis par l’État. Elle aura été interrompue, pour la partie fiscale, par la chute du gouvernement et le renvoi des débats budgétaires à début 2025.
Les syndicats appellent à la concrétisation des engagements
Dans un communiqué de presse commun, la FNSEA et Jeunes agriculteurs (JA) voient dans la reconduction d’Annie Genevard « une forme de réponse au besoin de visibilité et de cohérence exprimé par les agriculteurs ». Ils l’affirment : « Ce nouveau mandat doit marquer une accélération de la concrétisation des engagements et des mesures tant attendus par les agriculteurs français ». Pierrick Horel, président de JA l’affirme : « L’initiative d’Ursula von der Leyen à Montevideo [validation de l’accord commercial avec le Mercosur. NDLR.] et la motion de censure ont fini de mener à la perte de confiance en la parole publique chez une jeunesse agricole exaspérée. Annie Genevard a ce double défi de concrétiser les promesses qui nous ont été faites et de renouer une relation de confiance entre les agriculteurs et les responsables politiques ». Au-delà de la concrétisation des mesures prises (FCO-8, mesures de simplification…), JA et la FNSEA demandent la « confirmation des engagements pris dans les textes législatifs qui auraient dû être adoptés si la motion de censure n’avait pas été votée », soit notamment les mesures fiscales et sociales figurant dans les textes des projets de loi de finances et de financement de la sécurité sociale. « Lors de son premier mandat, la ministre a donné des gages de sa capacité à concrétiser les engagements du Gouvernement. Aujourd’hui cela ne suffit plus. Il faut désormais qu’elle pèse de tout son poids au sein du nouveau Gouvernement pour tenir le calendrier des textes législatifs annoncés et attendus et qu’elle engage dès les premières heures de sa reconduction la traduction en actes des mesures de simplification, d’urgence de trésorerie, sanitaire et climatique. En urgence, la ministre doit accorder aux agriculteurs mahorais sinistrés suite au cyclone Chido un soutien immédiat et dimensionné à la hauteur de la catastrophe pour remettre leurs terres en production dans les plus brefs délais », précise Arnaud Rousseau, président de la FNSEA.
Un calendrier législatif chargé
Outre les projets de loi de finances et financement de la sécurité sociale, plusieurs projets et proposition de lois agricoles devront être examinés début 2025 : la loi sur les Entraves, déposée par les sénateurs Duplomb (LR) et Ménonville (UDI) ; la loi sur la Démocratie agricole, de Nicole Le Peih (Renaissance), la loi d’orientation agricole (LOA), et la loi sur l’épandage par drone de Jean-Luc Fugit (Renaissance). La ministre avait également prévu de conduire des Assises du sanitaire en janvier, de pérenniser le Comité des solutions (pesticides), et d’élaborer un projet de loi Égalim 4 (relations commerciales) dans l’année. À noter que périmètre d’Annie Genevard évolue : la forêt jusqu’alors compétence du ministère de l’Agriculture passe au ministère de la Transition écologique où ici aussi la locataire ne change pas, Agnès Pannier-Runacher ayant été reconduite.
Marie-Cécile Seigle-Buyat avec Agrafil
Le nouveau gouvernement Bayrou
Élisabeth Borne, ministre d’État, ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
Manuel Valls, ministre d’État, ministre des Outre-Mer.
Gérald Darmanin, ministre d’État, Garde des sceaux, ministre de la Justice.
Bruno Retailleau, ministre d’État, ministre de l’Intérieur.
Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles.
Éric Lombard, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique.
Sébastien Lecornu, ministre des Armées.
Rachida Dati, ministre de la Culture.
François Rebsamen, ministre de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation.
Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères.
Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche.
Annie Genevard, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire.
Laurent Marcangeli, ministre de l’Action publique, de la Fonction publique et de la Simplification.
Marie Barsacq, ministre des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative.