Une mobilisation sans précédent a rassemblé à Grenoble près de 150 tracteurs et 400 manifestants à l’appel de la FDSEA de l’Isère et des JA de l’Isère. Parmi les nombreuses causes du ras-le-bol paysan : l’absence de revenus, les incohérences administratives, le poids réglementaire, la distorsion de concurrence etc.
Il était un peu plus de 11 heures du matin lorsque les tracteurs ont commencé à converger à Grenoble en direction de la Direction départementale des territoires, boulevard Joseph Vallier. Les convois sont arrivés des points de rassemblement de Moirans, Crolles et Claix.
Au total, près de 150 tracteurs et 400 manifestants ont répondu à l'appel de la FDSEA de l'Isère et des JA de l'Isère.
Les responsables syndicaux lors des prises de parole.
Le malaise est profond et les revendications sont nombreuses : des revenus justes et équitables pour les agriculteurs, une réduction des charges lourdes, l’application effective de la loi EGAlim, une solution durable à la crise laitière et un prix du lait juste, une simplification administrative etc.
Une délégation a été reçue par le directeur de la DDT Xavier Céréza avec lequel les agriculteurs ont abordé des sujets propres à la situation iséroise tels que le problème du loup et la question de la répartition de l'eau.
Isabelle Doucet
Cédric Fraux, coprésident JA Isère, président des JA Matheysine
On est là pour montrer qu’on existe.
Ce que nous voulons c’est : avoir du prix, gagner notre vie, arrêter la distorsion de concurrence avec des pays qui importent des produits que nous n’avons pas le droit de produire.
Produire des produits de qualité, c’est ce que nous voulons, ce que nous faisons. Par contre, il faut qu’on nous les paye, qu’on puisse vivre dignement.
Aurélien Clavel, secrétaire de la FDSEA de l'Isère
Nous sommes là à la suite au mouvement que nous avons lancé fin 2023, « On marche sur la tête », où nous avions retourné les panneaux au regard de toutes les incohérences que l’on subit dans notre métier.
On nous demande produire mais on ne nous en donne pas les moyens ou on nous empêche de le faire.
Nous subissions une distorsion de concurrence en permanence alors que nous faisons un effort maximum pour pouvoir produire une alimentation de qualité et nous n’en sommes pas récompensés, ni par la reconnaissance, ni par le revenu.
C’est un ras-le-bol global, qui est monté petit à petit. Les gens ont besoin d’exprimer cette colère des contraintes quotidiennes. Il faut que ça ressorte à un moment.
Tous les secteurs, toutes les productions sont touchés par le mouvement et par toutes les incohérences permanentes de notre métier
On attend de la lisibilité dans notre métier. Il faut qu’on arrête de dire qu’on soutient les agriculteurs d’un côté, en mettant des contraintes derrière. C’est-à-dire qu’on attend de nous que nous produisions des produits de qualité en supprimant par-derrière des phytos sans avoir de solution, ou produire sans nous donner l’accès à l’eau dont nous avons besoin.
ID