Filière lait

Pas de Danette sans producteurs

« Sans agriculteurs, pas de lait, pas de yaourt », tient à rappeler Jonathan Longuemare, le directeur de l’usine Danone à Saint-Just-de-Chaleyssin en Isère, alors qu’il recevait la visite de la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, le 24 janvier. Le temple du dessert lacté Danette va bientôt fêter ses 40 ans. On y produit aussi les gammes Activia et Velouté. « Vous n’avez pas négligé vos origines, a observé la ministre. Vous travaillez avec des producteurs français. »

La pérennité des exploitations

Dans le top ten des plus grands groupes agroalimentaires au monde, Danone « a besoin d’une agriculture de proximité » qu’elle conjugue avec un développement au niveau national et international. 316 exploitations laitières situées dans un rayon moyen de 60 km (en Isère, Rhône et Saône-et-Loire), alimentent le site isérois qui produit 1,5 milliard de pots de yaourt par an. Le groupe cherche encore 100 millions de litres pour approvisionner ses 25 sites hexagonaux. Danone développe un programme d’agriculture régénératrice ⁽¹⁾, exposé à un enjeu de pérennité des exploitations et d’augmentation des volumes de lait « car les produits évoluent et sont de plus en plus protéinés », fait observer Jonathan Longuemare. La ministre indique : « La matière première agricole et sa transformation ont partie liée. On ne peut pas imaginer un secteur agricole dynamique sans un transformateur qui apporte de la valeur ajoutée, de l’innovation et de la technologie. De plus, vous savez répondre aux attentes sociétales et vous avez une vision d’avenir. » Annie Genevard fait valoir combien l’industrie agroalimentaire française « est une des plus innovantes ». Elle ajoute : « c’est la première industrie française », employant 500 000 personnes.

Les agriculteurs sont les plus touchés

La ministre évoque ensuite la crise que traverse le secteur agricole, assurant que « L’État est aux côtés des producteurs ». Elle rappelle le soutien qu’elle apporte aux besoins des filières, en matière de simplification et en appui à la crise des maladies vectorielles qui touchent l’élevage. Quant à la question du revenu, elle déclare « espérer » que des entreprises comme Danone ont des prix rémunérateurs, rappelant l’esprit de la loi Egalim et la contractualisation entre le producteur et le transformateur. « Le revenu de l’agriculteur, c’est aussi l’allègement des charges », poursuit la ministre qui « espère que le budget sera rapidement adopté », car « plus d’un demi-million d’euros d’allègements de charges sociales et fiscales pour l’agriculture sont suspendus aux votes les lois de finances ». Elle souligne que « les agriculteurs ont été parmi ceux les plus touchés par la censure ». Elle fait également valoir ses « négociations avec Bercy pour débloquer les aides d’urgence » pour l’élevage.
Enfin, évoquant la question de l’eau, elle souligne l’effort fait par Danone « pour diminuer la pression sur le milieu naturel ». L’entreprise, dès sa création, a installé une station d’épuration qu’elle partage avec la commune de Saint-Just-de-Chaleyssin et procède à des aménagements pour réduire sa consommation d’eau lors du nettoyage des installations. Danone, qui a bénéficié du dispositif France 2030, soit un total d’un milliard d’euros de l’État pour l’industrie agroalimentaire, a déjà engagé 5 millions d’euros pour sa transition énergétique et va investir 4 millions d’euros pour l’installation de panneaux photovoltaïques et de pompes à chaleurs.

Isabelle Doucet

(1) Danone propose un dispositif d’accompagnement à l’installation de nouveaux éleveurs comprenant un accompagnement financier de 10 000 € sur deux ans, une prise en charge de journées de
remplacement ainsi que des formations aux méthodes de bonnes pratiques pour protéger les sols, la biodiversité et le bien-être animal.