Emploi
Agri Emploi fait correspondre les offres et les demandes en main d'œuvre

Isabelle Doucet
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Le Groupement d’employeurs agricole départemental Agri emploi 38 a tenu son assemblée générale à Moirans le 18 avril dernier.

Agri Emploi fait correspondre les offres et les demandes en main d'œuvre

Avec 113 adhérents, le groupement d’employeurs agricoles  Agri emploi 38 conserve en 2023 un périmètre identique à 2022.
Les secteurs qui ont le plus recours à la main-d’œuvre salariée agricole sont les élevages de gros animaux (28 %) et la nuciculture (23 %).
« 87 adhérents ont au moins un salarié à disposition et quatre adhérents ont bénéficié de la prestation de recrutement, indique Gabrielle Rossi, la directrice de la structure. Ce dernier service a été lancé en 2023 pour les adhérents qui désirent recruter un salarié en direct. »
Agri emploi présélectionne un candidat et l’exploitant gère le processus d’embauche, ou alors, il confie cette mission au groupement d’employeurs.

Berger d'appui

L’autre nouveauté de l’année est l’expérimentation du dispositif berger d’appui, porté par la Fédération des alpages de l’Isère (FAI) en partenariat avec le Département.
Il permet aux alpagistes confrontés à des difficultés de bénéficier d’une aide supplémentaire. Agri emploi est l’employeur et huit structures dont six groupements pastoraux ont bénéficié de cette prestation l’été dernier. Elle devrait être reconduite cette saison.
Le groupement explore d’autres formes de contrats de mise à disposition de salariés avec l’interprofession Fibois ainsi que la FDCuma Isère.
Côté salariés, ils étaient 124 en 2023 contre 154 en 2022.
Cette contraction s’explique notamment par le non-recours à l’emploi saisonnier dans la filière nucicole touchée par une faible récolte. Résultat : moitié moins de salariés, moitié moins d’heures dans le secteur noix.
Pour autant, la courbe 2023 du recours à la mise à disposition de salariés observe une croissance régulière.

Nouveaux tarifs

La plateforme compte 21 CDI dont cinq en emploi partagé, 12 CTI (1) dont deux en emploi partagé et 87 CDD dont 81 saisonniers.
Elle enregistre la sortie de trois CDI, « mais ce sont de beaux départs, avec de beaux parcours », souligne Gabrielle Rossi.
En effet, un salarié a repris la ferme de son père, un s’est associé à l’adhérent et la troisième a été embauchée en direct par l’exploitant.
Reste au groupement à trouver de nouveaux salariés. Sa stratégie est « dès que possible, mettre en place des emplois partagés pour réduire les coûts ».
L’enjeu est que chaque exploitant bénéficie d’un contrat pour le nombre d’heures dont il a besoin. « Nous devons trouver des adhérents et faire baisser les tarifs », résume Jean-Michel Bouchard.
L’année 2023 a aussi été celle de l’assainissement de finances d’Agri emploi 38.
« Nous avons mis en place de nouveaux tarifs de facturation qui collent au plus près du bulletin de salaire et au regard des charges patronales », poursuit la directrice.

Une aide au développement

Lors des échanges, les adhérents membres du conseil d’administration ont expliqué leurs difficultés face à l’augmentation des charges dans les exploitations : salariales, intrants et fluides.
De plus, le nombre d’heures effectuées par le chef d’exploitation peut être difficilement repris par une seule personne. « Un jeune accepterait-il de faire deux fois 35 heures par semaine ? », interroge ainsi Dominique Bonnardon.
Pour autant, un salarié partagé, c’est aussi, pour certaines productions, une aide au développement, sur la partie commerciale notamment.
Enfin, pour valoriser l’emploi salarié en agriculture, l’équipe d’Agri emploi multiplie les forums, les interventions et les réunions d’information sur le terrain.
Par ailleurs, le groupement poursuit ses partenariats et souhaite développer sa communication pour mieux faire connaître son rôle et ses services.

Isabelle Doucet

(1) CTI : contrat de travail intermittent