SANITAIRE
FCO : la propagation du sérotype 3 se poursuit

Au 23 août, 190 foyers du nouveau sérotype 3 de la fièvre catarrhale ovine (FCO-3) étaient recensés. Une propagation observée de près par le ministère qui annonçait le 23 août ne pas commander de nouvelles doses de vaccin dans l’immédiat. Les syndicats appellent à en commander en masse.

FCO : la propagation du sérotype 3 se poursuit

Le nombre de foyers du nouveau sérotype 3 de la fièvre catarrhale ovine (FCO-3) a plus que triplé en une semaine : la France en compte désormais 190, selon le bilan du ministère de l’Agriculture publié le 23 août (contre 61 au 16 août). La maladie a gagné quatre nouveaux départements dans le Nord-Est : Haute-Marne, Meurthe-et-Moselle, Meuse et Pas-de-Calais. Autant de territoires qui étaient déjà dans la zone réglementée de 150 km autour des foyers, où sont restreints les mouvements d’animaux sensibles (ovins, bovins et caprins). « On fait face à une explosion des cas, mais toujours à proximité des premiers foyers (...) dans une zone qui s'élargit peu », a indiqué le ministère de l'Agriculture à l’AFP. La propagation de la FCO-3 s'accélère aussi dans les autres pays européens confrontés depuis plusieurs mois à la maladie : plus de 3 800 cas aux Pays-Bas, presque autant en Allemagne et environ 500 en Belgique. Dans le Sud de la France, c'est un autre sérotype, la FCO-8 (présent depuis 2007 dans l'Hexagone), qui fait des ravages, avec plusieurs centaines de foyers et plus de 4 000 ovins morts en Ariège, dans l'Aude et les Pyrénées-Orientales.

Le ministère surveille l’évolution 

La vaccination volontaire contre la FCO-3 a démarré le 12 août, avec un total de 6,4 millions de doses qui seront prises en charge pour les six régions du Nord-Est (5,3 millions pour les bovins et 1,1 million pour les ovins). Lors d’un brief à la presse le 23 août, le cabinet du ministre de l’Agriculture a exclu toute commande immédiate de nouvelles doses de vaccins contre le sérotype 3 de FCO-3. « Rien n’empêche d’en rediscuter dans l’avenir, pour l’instant nous surveillons de près l’évolution de la maladie », expliquait-on dans l’entourage de Marc Fesneau.

Les pouvoirs publics ont d’ores et déjà passé deux commandes, l’une début juillet dès l’homologation des vaccins, puis une seconde début août qui sera livrée « dans les prochaines semaines ». Sur celles déjà livrées, les vétérinaires ont commandé 94 % des doses disponibles pour les ovins et 82 % pour les bovins. « Il reste donc toujours des doses disponibles » pour les bovins et ovins, selon le ministère qui précise attendre « encore 250 000 doses pour les ovins et 1,3 million pour les bovins », déjà commandées par l’État. Élu en charge du dossier sanitaire à la FNO (éleveurs d’ovins, FNSEA), Emmanuel Fontaine a estimé auprès de l’AFP « quil faudrait élargir la zone de vaccination et commander environ deux millions de doses supplémentaires » pour les ovins. De leur côté, Jeunes agriculteurs, la FNSEA et ses associations spécialisées d’éleveurs de ruminants* appellent à « commander en masse et à prendre en charge des doses de vaccin. » (Lire encadré).

* FNB (bovins viande), Fnec (chèvres), FNO (ovins) et FNPL (producteurs de lait)

Agrafil

Réactions

Vaccins FCO et MHE : Le réseau FNSEA – JA en appelle à l’État

Dans un communiqué du 23 août, Jeunes agriculteurs (JA), la FNSEA et ses associations spécialisées d’éleveurs de ruminants* appellent une nouvelle fois l’État à « commander en masse et à prendre en charge des doses de vaccin » pour la maladie hémorragique épizootique (MHE), ainsi que pour les deux sérotypes de la fièvre catarrhale ovine (FCO-3 et FCO-8). « Seul l’État peut aujourd’hui déclencher auprès des laboratoires la production de ces vaccins en large quantité et avec un délai minimal de livraison », justifient les syndicats. Les seuls vaccins pris en charge actuellement sont ceux contre la FCO-3, sérotype émergent en France depuis début août, et seulement dans la « zone de vaccination volontaire » (six régions du Nord-Est). Comme l’a expliqué le cabinet du ministre de l’Agriculture à la presse le 23 août, cette stratégie vise à « freiner autant que faire se peut la progression de cette maladie et à protéger au maximum nos éleveurs ». Et de rappeler que la France est « le premier et le seul pays européen à prendre en charge la vaccination à 100 % contre la FCO-3 ». Une stratégie qui n’a pas été retenue pour la FCO-8, arrivée en France en 2007 et désormais endémique, ou pour la MHE, arrivée en septembre 2023, a expliqué en substance l’entourage de Marc Fesneau.

Agrafil

Pratique

FCO : les recommandations de GDS France

Dans un communiqué commun du 26 août, les groupements de défense sanitaires (GDS France), la Fédération nationale ovine (FNO), la Coopération agricole et Races de France ont livré leurs recommandations aux éleveurs pour lutter contre la fièvre catarrhale ovine de sérotype 3, 4 et 8.

« Étant donné l’activité vectorielle actuelle et les impacts cliniques et donc économiques avérés de cette maladie, les organisations professionnelles souhaitent porter à la connaissance de tous les éleveurs ovins des recommandations afin de limiter son impact sur leur exploitation, mais aussi pour freiner sa propagation », indiquent dans un communiqué commun du 26 août les groupements de défense sanitaire (GDS France), la Fédération nationale ovine (FNO), la Coopération agricole et Races de France. Les quatre organisations recommandent ainsi fortement de surveiller les animaux matin et soir ; de soigner les signes cliniques dès leur apparition : fièvre, plaies, aphtes, défaut d’hydratation… ; de limiter la densité des culicoïdes (moucherons piqueurs) et enfin de limiter et sécuriser les mouvements d’animaux.

Elles ont également fait le point sur la vaccination des trois sérotypes. « Très virulent » et très « rapide », le sérotype 8 peut être soigné avec trois vaccins ayant prouvé leur efficacité et dont « deux sont combinés à la protection vis-à-vis du sérotype 4 », qui pour l’heure reste cantonné en Corse. La vaccination contre le sérotype 3 est gratuite dans la zone vaccinale : Hauts-de-France, Île-de-France, Grand-Est, Centre, Bourgogne-Franche-Comté, Normandie. Il faut dans ce cas se rapprocher de son vétérinaire sanitaire. Pour les autres départements, l’achat des doses s’effectue auprès de son vétérinaire référent.

Avec Actuagri

Pour en savoir plus :  www.gdsfrance.org/fievre-catarrhale-ovine-serotype3/ ; www.gdsfrance.org/fievre-catarrhale-ovine-s8/?highlight=fco