Aviculture
L'Association des volailles fines du Dauphiné se remplume

Regroupant des producteurs fermiers de la Drôme et de l'Isère, l'association a tiré un bilan très positif de son action lors de l'assemblée générale tenue le 11 mars à la MFR de Chatte.
L'Association des volailles fines du Dauphiné se remplume

Elle n'a pas loin de 40 ans, mais fait preuve d'un bel allant. A l'occasion de son assemblée générale, le 11 mars dernier à la MFR de Chatte, l'association des volailles fines du Dauphiné a dressé un bilan plutôt encourageant de son activité. Avec une trentaine d'adhérents originaires de la Drôme et de l'Isère, le collectif attire un nombre croissant d'éleveurs fermiers (adhésions en hausse de 100% en 2019...), tous producteurs d'œufs et/ou de volailles de chair.

Soif d'échanges

« Depuis que François Gaudin, notre animateur, a pris le relais, l'association a beaucoup évolué et gagné en dynamisme », salue avec chaleur Céline Chevalier, présidente et éleveuse à Romans-sur-Isère. Il suffit de consulter le profil des participants pour s'en convaincre. Certains sont peut-être « venus en curieux », mais la plupart sont des adhérents convaincus, récemment installés ou professionnels aguerris, à la tête de petits élevages ou de solides exploitations. Tous ont en partage une vraie soif d'échanges. S'ils apprécient le principe des commandes groupées qui permet d'obtenir des tarifs préférentiels, les éleveurs plébiscitent surtout l'association pour les formations, la veille et l'appui technique proposés, mais aussi pour les visites et les journées techniques, sources intarrissables d'inspiration.

L'an dernier par exemple, l'animateur a lancé un groupe technique "pondeuses" et monté trois journées techniques, avec deux visites d'élevage à la clé. « C'est bien d'aller voir les autres exploitations : on se rend compte qu'on a tous les mêmes problématiques, témoigne Loriane Mazard, jeune éleveuse installée près de Crest (26). C'est l'occasion de se donner des micro-conseils pour améliorer le quotidien des poules, mais aussi le nôtre ! C'est comme ça que j'ai trouvé une idée pour ranger mes bottes à l'entrée de ma salle d'emballage sans tout salir : il suffit de deux bâtons retournés ! » Florian Mollard, éleveur laitier à Four, partage le même enthousiasme : « Je suis en train de monter un atelier volailles. Les visites, ça inspire, ça donne plein d'idées. » Alimentation, parcours, abattage, prédation, matériel, questions sanitaires, les sujets d'échanges sont inépuisables.

Groupe Whatsapp

La force du groupe, c'est aussi sa réactivité. En juin dernier, à l'occasion de la canicule, certains producteurs ont déploré des mortalités et parfois des chutes de ponte atteignant 30%. Tous étaient en quête de solutions. Plutôt que de rester chacun dans son coin, l'idée est venue de s'échanger des trucs et des astuces au travers d'un groupe Whatsapp spécialisé pondeuse. Succès immédiat. Dans la foulée, un autre groupe s'est formé, très technique aussi, mais plus généraliste. « Plus il y aura de monde, plus les échanges seront riches », prévient François Gaudin.

Dans le même ordre d'idée, l'animateur a créé un support en ligne sous la forme d'un "Padlet", qui regroupe, moyennant un accès réservé, toutes les ressources mises à disposition par l'association (formations, réglementation, fiches techniques, vie associative...), y compris une photothèque dans laquelle les adhérents peuvent, en cas de problème, poster des images de leurs volailles qui seront ensuite soumises à l'œil expert d'un vétérinaire. Les adhérents se sont également vu proposer de participer à une étude sur les coûts de productions en volailles (projet Volcotcot), menées par les départements l'Ain et du Rhône, et de réaliser une enquête sur les fournisseurs afin que chacun puisse partager ses expériences.

Autant de projets qui témoignent du dynamisme de l'association, mais ne doivent pas pour autant occulter l'épineuse question des financements. Des animations et un animateur de qualité, ça se paye. Les subventions et les cotisations ne suffisant pas, les adhérents ont ouvert la boîte à idées pour élargir les sources de financement afin de boucler le budget 2020. Des trouvailles ont émergé. Mais entre le loto des volailles et le calendrier des poules, rien n'est encore tranché.

Marianne Boilève

 

Foire de Saint-Donat : des affaires et un joli coup de pub

Organisée par l'association, en partenariat avec la « Noble confrérie de la Truffe noire en Drôme des collines », la foire aux truffes et aux volailles fines est une sorte de grand marché de Noël placé sous les auspices de la bonne chère. Elle se tient le dernier dimanche avant Noël à Saint-Donat-sur-Herbasse (26), proposant aux visiteurs escargots, jus, vins, champagne, chocolats, fromages, autruches, foie gras et autres produits festifs. Mais les guest stars de la foire ont toujours été et demeurent la truffe et le chapon. « Avis aux producteurs de volailles festives : cette année, dès les premières heures de la foire, j'avais tout vendu », assure Céline Chevalier, la présidente de l'Association des volailles du Dauphiné. 
A Saint-Donat, la foire jouit d'une telle notoriété que l'association s'appuie sur l'événement pour accroître la sienne et celle de ses éleveurs. Elle a ainsi investi dans la fabrication d'étiquettes (avec le logo de l'association), qui fonctionnent un peu comme une marque de qualité. « Les gens se montrent curieux, remarque Céline Chevalier. Ils veulent souvent en savoir plus sur notre association. C'est un bon coup de pub ! » Associé à un joli chiffre d'affaires, ce qui ne gâche rien.
MB