Marie-Elisabeth Jean, la présidente de la fédération des Maisons familiales rurales de l'Isère se veut optimiste. En effet, fortement ancrées dans leurs territoires, les MFR sont reconnues pour leur travail et impliquées dans les réflexions locales. La présidente rappelle que la valeur ajoutée des formations des MFR est l'alternance, « spécificité pédagogique » basée sur l'enrichissement mutuel. Ce sont aussi des lieux de solidarité, qui préparent les jeunes « à savoir être mobiles, savoir se vendre, savoir oser ». C'est pourquoi les « actions d'ouvertures au monde », font toujours partie des grandes orientations des MFR de l'Isère. Tous ces éléments constitueront le corps du projet départemental de la fédération, lequel s'élaborera en lien avec celui du mouvement des MFR « En route vers 2015 ». La présidente a par ailleurs invité les équipes à réfléchir aux nouveaux axes proposés par la loi sur la formation, l'emploi et la démocratie sociale du 6 mars 2014, dans le cadre de la mise en place du Compte professionnel de formation (CPF) en remplacement du Droit individuel à la formation (DIF). Ce contrat intéressera exclusivement la formation diplômante et qualifiante, aussi les MFR, peuvent « entrevoir une possibilité de développement » en se positionnant sur ce type de formations prioritaires.
Evolutions du monde agricole
A la rentrée 2014, les MFR ont fait deux demandes d'ouverture de formation : BTS agro-fournitures et BTS ACSE à la MFR de Moirans. En dépit du soutien de la profession, ces formations n'ont pas obtenu d'avis favorable, mais le conseil de la fédération maintient ces deux projets auxquels s'adjoignent un Capa production à la MFR de Mozas, un Capa Maréchalerie à la MFR de Coublevie, un Bac pro vente produits alimentaires à la MFR de la Grive et un Capa travaux paysagers en apprentissage à la MFR d'Eyzin-Pinet. La rentrée 2013 avait déjà vu l'ouverture d'un CAP charpente en apprentissage à la MFR de Chatte, offrant de réelles perspectives aux élèves.
Ces propositions de formation sont issues des réflexions menées dans le cadre des séances de travail avec la chambre d'agriculture qui porte un regard attentif sur les évolutions du monde agricole. Mais les MFR de l'Isère, regrettent la baisse des financements régionaux en faveur du dispositif Dima destiné aux jeunes de plus de 15 ans ayant quitté le collège après la classe de 4ème. « C'est pourtant une solution pour beaucoup de jeunes en rupture avec le système traditionnel. La demande sociale est importante. Et il y a souvent un contrat d'apprentissage à la clé », a insisté Marie-Elisabeth Jean. Trois MFR sont concernées et de nombreux courriers ont été adressés aux élus. Alain Merlin, le directeur de la fédération départementale de MFR note une baisse des effectifs en apprentissage, avec des filières touchées par le déploiement des emplois d'avenir, la baisse de l'activité des entreprises, un retrait de l'Etat dans le soutien à la formation initiale et la suppression de l'aide aux entreprises de plus de 20 salariés.
Roumanie, Italie et Autriche
Enfin, très ouvertes sur le monde, les MFR de l'Isère multiplient les partenariats au profit des élèves et des moniteurs. Dans le cadre de la convention programme avec l'Agence française de développement (AFD) la fédération a poursuivi ses échanges avec les MFR du Brésil Nord. Elle fait également partie du projet européen « Parlez-nous global » auquel participent régulièrement six MFR en lien avec trois établissements de Roumanie, d'Italie et d'Autriche, mais aussi trois pays d'Afrique : Sénégal, Burkina Faso et Bénin. Ce programme doit permettre aux jeunes des différents pays d'entrer en contact et de faciliter les échanges entre les enseignants.