Au cours de son assemblée générale, tenue à Moirans le 19 janvier, Verdir a montré que la filière horticole est bien vivante.
Depuis 2022, la FNPHP se prénomme Verdir. C’est sous son nouveau nom que la fédération horticole a tenu son assemblée générale en Isère, le 19 janvier à Moirans. Elle a dressé un bilan de ses actions en faveur du dynamisme de la filière.
S’ouvrir au monde
Pépidéal, journée organisée en 2022 et dédiée aux professionnels du paysage, comme des paysagistes ou encore des architectes, a rencontré un franc succès. « Nous nous sommes donc demandés s’il serait bien d’organiser une nouvelle journée », explique Héloïse Vivier, horticultrice à Penol.
La thématique choisie doit montrer au public « les préoccupations que l’on a par rapport à l’environnement commercial et règlementaire, ou encore par rapport à la société, au climat », cite-t-elle. En 2022, la place de l’arbre en ville était au programme de la journée.
Pour Dominique Bonnardon, président de Verdir, « il s’agit de montrer que la profession est dynamique », d’où le choix de reconduire la journée. L’édition de 2022 était « novatrice, explique Damien Vivier, trésorier de Verdir, car le dossier a été laissé à un groupe de jeunes. Cela a donné une impulsion nouvelle, un élan différent, une autre communication, et nous avons eu de nouveaux intervenants. Par exemple, la journée a fait venir des Lyonnais, ce qui est assez nouveau ».
En 2024, la date retenue pour organiser de nouveau Pépidéal est le jeudi 26 septembre.
Une filière vivante
En décembre 2023, 46 entreprises horticoles de la région ont participé à Paysalia, dont 13 entreprises d’Ardèche, de Drôme et d’Isère. « Cela fait tout de même 30 % pour notre secteur, ce qui constitue une très belle représentation pour nos départements », remarque François Félix, de Verdir.
Ce salon, notamment grâce à son village Fleurs de France, « constitue pour nous une manière de montrer le dynamisme des professions pépinières et horticoles en France en général », ajoute-t-il. Ce village est « très important » pour la profession, notamment car auparavant, « on ne voyait pas le stand français, il était éclipsé par les stands étrangers, beaucoup plus mis en avant que les nôtres ». La filière française est désormais visible et la profession valorisée. « Là, enfin, nous valons quelque chose aux yeux de nos clients », ajoute Dominique Bonnardon.
Et l’enjeu est de taille pour Verdir, car le syndicat est présent dans la Drôme, dans l’Ardèche et en Isère. « Auvergne-Rhône-Alpes (Aura) est la deuxième région horticole française », ajoute François Félix. Selon lui, il serait tout à fait possible que la région Aura devienne la première de France en raison de la présence de grandes entreprises, qui font un chiffre d’affaires important, mais aussi et surtout en raison de la présence de très nombreux réseaux de producteurs en vente-directe. « Il s’agit-là d’une des qualités de notre région », précise-t-il. D’autant plus que de nombreuses entreprises se sont transmises en Aura, avec des jeunes dynamiques à la tête de ces exploitations. « Je suis très optimiste pour l’avenir de la filière », dit-il.
Dans l’air du temps
Les producteurs s’intéressent également à réduire leur empreinte carbone. C’est pour cette raison que le tri des pots est dans tous les esprits des adhérents de Verdir. « Le noir de carbone empêche la détection des pots dans les centres de tri par les machines infra-rouges, explique Morgane Moënne, cheffe de projet à Valhor. Ils sont donc souvent enfouis et mettent des dizaines d’années à se dégrader ».
Mais à partir de 2024, une obligation est mise en place pour les entreprises : elles doivent désormais payer les pots mis sur le marché. « Donc en ce qui concerne les plantes vendues aux consommateurs, il faut arrêter de les vendre dans des pots en noir de carbone, car ils ne sont pas recyclés », précise-t-elle. Il en va de même pour le polystyrène, même si sa part est faible en horticulture. « Il perturbe le tri lorsqu’il y a des mélanges et cette matière est coûteuse, en plus d’être difficile à recycler », ajoute la cheffe de projet.
A l’horizon 2030, les pots devraient contenir au minimum 75 % de plastique recyclé. Actuellement, les pots sont constitués de 60 % de plastique recyclé, ce qui est encourageant. « Mais il faudra aussi penser à un avenir un peu plus lointain, car en 2040, la menace d’interdiction du plastique à usage unique plane et les pots horticoles pourraient être concernés », explique Morgane Moënne. Il s’agit alors pour les horticulteurs de prendre de l’avance sur la règlementation et de « prouver aux pouvoirs publics que la filière est vertueuse et qu’elle s’assure que ses produits soient recyclés, tout en arguant qu’il y a tout de même besoin de plastique dans ce domaine ».
Penser au client aussi
Pour l’instant, la priorité de 2024 pour Verdir sera l’eau, car « elle conditionne la compétitivité des entreprises et l’accès au marché », explique Dominique Bonnardon. C’est pourquoi Verdir France a créé un groupe de représentants provenant de l’ensemble des départements et régions. L’objectif est qu’ils attirent l’attention sur les problèmes liés aux arrêtés sécheresse pour les horticulteurs.
« Le problème ne vient d’ailleurs pas seulement du fait que nous, professionnels, manquons d’eau, mais aussi du fait que nous sommes incapables de garantir l’accès à l’eau au client. Nous représentons en cela la seule filière concernée par l’utilisation de l’eau en-dehors de la production. Nous devons nous occuper de ce manque », a expliqué François Félix.
Morgane Poulet
Changement de président
A la fin de l’assemblée générale, Dominique Bonnardon a cédé sa place à la présidence de Verdir à Damien Vivier.