Dans deux rapports parus début décembre, le CGAAER (ministère de l’Agriculture) alerte sur le manque d’attractivité du métier d’inspecteur sanitaire en abattoir, tout en prônant l’embauche de vétérinaires européens.
![La piste des vétérinaires étrangers pour contrôler les abattoirs](/media/japasec/02_PAGES_HEBDO_24/SEM_01_2024/inspection_abattoir_copy_P_Xicluna_Min_agr__fr.png)
Devant le manque d’attractivité récurrent du métier d’inspecteur sanitaire en abattoir, « la première action à mettre en place est de permettre l’accès à ces postes à des vétérinaires étrangers ressortissants de l’Union européenne », exhorte le CGAAER (ministère de l’Agriculture) dans un rapport publié début décembre. Ces praticiens devront être « titulaires d’un diplôme d’un établissement d’enseignement vétérinaire accrédité d’un autre État membre ». « Un projet de décret a été rédigé en ce sens », notent ses auteurs, qui appellent à le « publier le plus rapidement possible » (après examen par le Conseil d’État). Le CGAAER constate des difficultés importantes à recruter et à fidéliser les inspecteurs vétérinaires en abattoirs : 1 746 praticiens sont en poste dans les abattoirs de plus de 15 000 t (inspection permanente), « mais il y a 210 postes vacants ». Ces effectifs se répartissent entre 465 vétérinaires officiels (à 90 % contractuels) et 1 471 auxiliaires officiels (dont 30 % sont contractuels). Le CGAAER alerte sur « une véritable spirale négative, qui crée des situations tendues dans les équipes » tout en pointant « un risque que la responsabilité des agents, tout comme celle de l’État, soit engagée, ainsi que des risques médiatiques, économiques et de contentieux avec l’UE ». Déjà, le manque d’inspecteurs a « pu entraîner dans certains abattoirs de boucherie quelques heures d’abattage en moins par semaine, voire la fermeture un jour par semaine ».
Conditions de travail difficiles
Le CGAAER appelle à compléter et accélérer le plan d’attractivité lancé en 2019, notamment en reconnaissant la pénibilité (ouvrant la possibilité de partir plus tôt à la retraite), ou encore en simplifiant le recrutement. Autre proposition : revaloriser les grilles de rémunération, « pour que le salaire de départ soit comparable à celui d’un jeune salarié vétérinaire embauché dans un cabinet de praticiens ». Dans un autre rapport, les inspecteurs du ministère décrivent des conditions de travail particulièrement difficiles : gestuelles répétitives sources de troubles musculo-squelettiques, environnement présentant des risques notables en termes de santé, manque criant de médecine préventive, etc. Les inspecteurs relèvent enfin que « l’hébergement des services d’inspection par les professionnels constitue aussi une urgence dans de nombreux sites mal dotés ».