SDAE
Le Département de l'Isère présente les dispositifs en faveur de l'autonomie

Isabelle Brenguier
-

En choisissant pour leurs réunions de territoire la thématique de l’accompagnement au vieillissement, les anciens exploitants ont abordé un sujet qui intéressent tous les citoyens.

 Le Département de l'Isère présente les dispositifs en faveur de l'autonomie
Les responsables de la Section départementale des anciens exploitants ont souhaité aborder la question de l'autonomie durant leurs assemblées générales de territoire.

Pour ses assemblées générales de secteur, la Section des anciens exploitants de l’Isère a souhaité une intervention concrète sur le thème de l’accompagnement au vieillissement et du rôle joué par le Département de l’Isère en la matière.
A Saint-Chef, pour la rencontre rassemblant les anciens agriculteurs des territoires des Balcons du Dauphiné, de la Porte de l’Isère, des Collines du nord et des Vals du Dauphiné, le 7 décembre dernier, ils ont invité Olivier Liberelle, directeur de la Maison du Département du Haut-Rhône Dauphinois et Maëlys Pompier, cheffe du service autonomie de la même Maison du Département.

Pluridisciplinaire 

« Le Département de l’Isère est découpé en 13 territoires qui disposent chacun d’une même maison et des mêmes services. L’objectif est que tous les habitants du département, quel que soit le lieu précis où ils habitent, aient accès aux mêmes dispositifs », introduisent d’une même voix Olivier Liberelle et Maëlis Pompier. 
S’agissant de l’action dispensée en faveur de l’autonomie, la cheffe de service indique qu’avec ses médecins, infirmières, ergothérapeute, assistantes sociales, référents administratifs, l’équipe est pluridisciplinaire.
L’objectif est de permettre aux personnes de rester à domicile le plus longtemps possible et de la meilleure façon qu’il soit.

Le champ de l’humain

Le premier dispositif présenté par Maëlis Pompier a été l’APA (Allocation Personnalisée d'Autonomie). « Destinée aux personnes âgées de 60 ans ou plus, ayant besoin d’aide dans les gestes de la vie quotidienne, l’APA est une aide financière versée par le Département destinée à prendre en charge les besoins liés à la perte d'autonomie : frais de personnel, portage de repas, téléalarme, aides techniques (par ex : barres d’appui), frais d'hygiène... », précise-t-elle.
Le degré de dépendance est évalué par le Département avec un GIR, un degré d’évaluation d’autonomie. « Mais avant d’entrer dans la dépendance, il existe aussi des dispositifs d’accompagnement à domicile proposés par les caisses de retraite, la MSA », ajoute-t-elle.
Comme le précise Olivier Liberelle, les personnes pouvant prétendre à l’APA ne font pas que remplir un questionnaire. Les services du Département vont systématiquement les rencontrer, à domicile.
« Nous sommes dans le champ de l’humain. Ce sont nos agents qui apprécient les personnes, pas une grille d’évaluation. Les difficultés des actes essentiels tels que se lever, s’habiller, assurer son hygiène, son alimentation… sont pris en compte. De même que le côté cognitif qui est pris en considération dans les items « communication et comportement ». L’objectif est de mettre en place un champ d’action et d’identifier les besoins et les fragilités de la famille », souligne-t-il.
En parallèle de ces actions-là, le Département mène aussi un travail d’accompagnement auprès des aidants. « C’est un sujet très important. C’est pourquoi, nous organisons dans les territoires des cafés des aidants, pour qu’ils puissent échanger avec d’autres personnes confrontées au même quotidien. Et nous travaillons aussi sur les opportunités d’hébergement temporaire pour permettre aux proches d’avoir un peu de répit », souligne Olivier Liberelle.

Anticiper

Des aides financières peuvent être proposées aux personnes en perte d’autonomie pour adapter leur logement. Car, dans les territoires ruraux, les gens sont souvent propriétaires, très attachés à leur maison et peu enclins à la quitter. « Avec l’intervention d’ergothérapeutes, des travaux peuvent être réalisés pour la rendre appropriée aux besoins de son habitant », détaille Maëlis Pompier.
Dans le cas de situations délicates, il existe aussi dans les Ehpad des places spécifiques.
« Mais il convient d’anticiper et de faire une demande le plus en amont possible. Surtout pendant l’été. Le dossier se remplit sur le site « viatrajectoire », avertit la jeune femme.

Fort soutien en milieu rural

Les retraités de l’agriculture ont aussi voulu se renseigner sur l’accueil général en Ehpad. Ils ont appris que, dans le département de l’Isère, les tarifs oscillaient entre 70 et 80 euros par jour, jusqu’à 3 000 euros, par mois.
Les agents du Département ont précisé que les personnes aux ressources insuffisantes pour faire face à ces frais peuvent bénéficier d’une aide sociale qui permet de régler une partie des frais d’hébergement en établissement.
Mais les deux techniciens ont mis en garde l’assemblée : « La loi prévoit une récupération sur la succession des sommes versées au titre de l’aide sociale. Cette récupération s’opèrera après le décès, sur l’héritage des enfants. Les enfants sont les obligés alimentaires de leurs parents, comme les parents ont été les obligés alimentaires de leurs enfants », rappellent-ils.

Olivier Liberelle et Maëlis Pompier ont prié les membres de l’assemblée de ne pas hésiter à contacter les antennes du Département. « En appelant nos services, vous n’aurez pas forcément directement la bonne personne qui pourra répondre à votre interrogation, mais nous serons toujours en capacité de vous rediriger », précisent-ils.
Ils ont aussi indiqué que les personnes en difficulté ne devaient pas non plus hésiter à se rapprocher des CCAS de leurs communes ou des maisons France Services, si leurs proches avaient aussi du mal à les accompagner. Mais ils le constatent : « en milieu rural, les aînés bénéficient d’un fort soutien. Ils sont bien plus isolés en milieu urbain ».

Isabelle Brenguier

Francis Annequin et le Téléthon
Ancien président de la SDAE, Francis Annequin s'est beaucoup engagé en faveur du Téléthon.
Solidarité

Francis Annequin et le Téléthon

Agriculteur retraité, ancien responsable, Francis Annequin a passé sa vie à participer au Téléthon. Son témoignage a marqué les participants de la rencontre des anciens exploitants à Saint-Chef.

L’engagement de Francis Annequin, ancien président de la Section des anciens exploitants (SDAE), en faveur du Téléthon ne date pas d’hier. Il a plus de 30 ans. Personnellement touché par la maladie puisque deux de ses frères étaient atteints de myopathie, Francis Annequin est devenu le premier coordinateur du Téléthon en Isère.
Les années ont passé mais son implication n’a pas diminué et il n’a eu de cesse de chercher de nouvelles idées pour lever des fonds permettant d’aider la recherche. Quand il était président de la SDAE, Francis Annequin a lancé la tombola des OPA. Il a aussi organisé des opérations de glanage des noix, vendues au profit du Téléthon.
Et cette année, même s’il ne représente plus le syndicat agricole des aînés, c’est une collecte de piles usagées (appareils auditifs, appareils électro-portatifs…) qu’il a mis en œuvre, puisque l’entreprise Battery Box, partenaire du Téléthon, rémunère à hauteur de 250 euros chaque tonne de piles amassées. A ce jour, l’association iséroise a déjà empoché deux tonnes de piles, mais son objectif est de s’approcher de quatre tonnes…

De vraies perspectives

Durant toutes ces années, Francis Annequin a suivi de près le travail accompli par l’événement caritatif. Cela lui permet d’assurer qu’« en 1993, on connaissait mal les maladies dégénératives. Certes, les familles n’apprenaient pas aux enfants à mourir. Mais elles savaient qu’il n’y avait pas d’autre issue. A l’époque, 80 % des malades étaient des enfants. Aujourd’hui, la majorité sont des adultes. Dès la connaissance de la maladie, les familles sont accompagnées pour éviter des naissances à risque et les soins ont permis à des enfants de grandir, de vieillir même. Cela, nous le devons à l’action du Téléthon. Grâce à l’argent récolté, des traitements ont été trouvés et des équipements (fauteuil électrique, voitures aménagées) ont été mis au point permettant aux malades une bien meilleure qualité de vie qu’auparavant ».
Revenant d’une réunion parisienne, il raconte avoir été « marqué par une rencontre ». Celle d’un petit garçon âgé de sept ans, qui a reçu une injection de thérapie génique à l’âge de deux ans. « Ce petit garçon qui aujourd’hui marche et fait du vélo, sans cette injection, il n’aurait pas soufflé sa troisième bougie. C’est très concret. On est passé de rien du tout à une grande évolution laissant aux malades de vraies perspectives. Car il faut le savoir, chaque fois qu’on parle de thérapie génique ou cellulaire, le Téléthon y est pour quelque chose ! », martèle l’ancien responsable agricole.

IB