Plusieurs plans de filière ont été signés en Ardèche, jeudi 28 septembre. Pour la période 2023-2027, la Région prévoit d’allouer 2,6 millions d’euros aux filières caprin et ovin lait, ainsi que 830 000 euros pour la filière chevreau.
Petite enveloppe, mais grand symbole. Jeudi 28 septembre, pour la première fois, un plan de soutien à la filière viande de chevreau a été signé par Fabrice Pannekoucke, vice-président régional délégué à l’agriculture, à hauteur de 830 000 euros pour 5 ans. En Auvergne-Rhône-Alpes, Région la plus dotée en élevages caprins, la problématique du chevreau est prégnante. Avec des collectes de moins en moins nombreuses, certains peinent à trouver des débouchés pour leurs chevreaux. Et si 90 % partent en filière longue, principalement pour l’exportation, le circuit court est une alternative intéressante permettant de créer un nouvel atelier au sein des exploitations laitières. Pour cela, la filière ne demande qu’à se structurer. C’est notamment le travail de Léna Orhant, chargée de mission de la filière, employée par Interbev Auvergne-Rhône-Alpes grâce au soutien régional. « Nous travaillons avec les éleveurs, les abatteurs, les bouchers, les metteurs en marché pour revaloriser cette viande », a-t-elle expliqué. Parmi les actions menées : de la communication autour de cette viande dont la consommation est aujourd’hui « assez confidentielle », mais aussi la création d’une association de producteurs, le soutien aux éleveurs pour qu’ils puissent investir dans des équipements adaptés à l’engraissement, ou encore la formation des bouchers à la découpe des chevreaux. « Pour la jeune génération, ce n’est plus possible d’aller acheter un demi ou un quart de chevreau », a ajouté Fabrice Pannekoucke qui a plaidé « pour donner les clés nécessaires » à la consommation du chevreau.
Plan ovin-caprin
À l’occasion de son passage en Ardèche, le vice-président délégué à l’agriculture a également signé un autre plan régional, celui des filières caprine et ovine lait. 2,65 M€ seront alloués par la Région sur 5 ans pour les renforcer et leur permettre de répondre aux enjeux actuels. À Saint-Alban-d’Ay, le Gaec Là-bas qui a reçu l’ensemble des acteurs de la filière pour cette journée, est « un exemple de ce vers quoi on souhaite aller », a relevé Fabrice Pannekoucke. Les responsables de l’exploitation, Marie-Hélène et Laurent Poulet, travaillent notamment à l’adaptation de leur ferme aux changements climatiques. Ils comptent notamment isoler la toiture de leur bâtiment pour limiter la chaleur en été. Un « petit investissement » en partie financé par la Région, a précisé Laurent Poulet. Ce couple d’éleveurs mène également une réflexion sur l’atténuation de leurs émissions de gaz à effet de serre, puisque leur Gaec est l’une des premières exploitations caprines de la région à réaliser un diagnostic Cap’2ER. « On voulait savoir où on se situait et quelles actions mener », a expliqué Marie-Hélène Poulet. À l’avenir, grâce aux fonds régionaux, ces diagnostics devraient se multiplier. Enfin, la performance des élevages est aussi un enjeu de ce plan, avec des soutiens à l’investissement pour améliorer les conditions de travail à la traite et en fromagerie, mais également du conseil et de l’accompagnement pour la production laitière et la reproduction.
