FRUITS
Drosophila suzukii et mouche de la cerise : « c’est ingérable ! »

Dans les vergers de cerisiers, le ras-le-bol est général. La drosophila suzukii et la mouche de la cerise ravagent la production laissant les producteurs dans une grande détresse.

Drosophila suzukii et mouche de la cerise : « c’est ingérable ! »
Depuis plusieurs semaines, la production de cerises régionale est ravagée par les attaques de drosophila suzukii et de mouches de la cerise. ©FDSEA de la Loire

Alors que la campagne de cerises bat son plein dans les vergers, le désespoir règne dans les rangs. La drosophila suzukii et la mouche de la cerise attaquent de toute part. « C’est ingérable ! » souffle Mickaël Mazenod, arboriculteur ligérien et administrateur de la Fédération nationale des producteurs de fruits (FNPF). « Depuis le retrait du phosmet, c’est devenu très compliqué », poursuit celui qui a écrit au ministre de l’Agriculture pour dénoncer cette situation ubuesque. Les taux de perte dus à ces ravageurs sont importants. Dans un courrier envoyé au directeur régional de l’alimentation, l’agriculture et de la forêt (Draaf), Bruno Ferreira, la FRSEA et Jeunes agriculteurs font état de pertes allant de 30 à 100 %. « Les arboriculteurs se sentent démunis face à l’ampleur des attaques », assènent les syndicalistes. Démunis, ils le sont d’autant plus que les solutions qui restent à leur disposition ne sont pas ou peu efficaces, selon les producteurs. « La multitude de traitements pour un résultat médiocre est psychologiquement compliquée pour les arboriculteurs et reste mal acceptée par le voisinage. Nos producteurs subissent encore une fois les conséquences d’une interdiction réglementaire sans alternative. » Cette impasse technique, aux dires des représentants professionnels, conduit des arboriculteurs à s’interroger sur leur avenir.

Des solutions techniques efficaces

L’avenir de la filière de cerises françaises semble, en effet, se jouer aujourd’hui. Tous en appellent aux pouvoirs publics et demandent pour le court terme les indemnisations promises en mars dernier pour cette campagne. Indemnisations, qui « resteront insuffisantes pour faire face à la situation d’urgence ». Sur les moyen et long termes, les attentes sont claires : des solutions techniques efficaces et des clauses miroirs. « Il faut accélérer la recherche en mettant les moyens financiers nécessaires. Les recherches doivent être globales et concerner également la mouche de la cerise. Il y a urgence. Il faut que les pouvoirs publics se prononcent si, oui ou non, ils veulent des cerises françaises », plaide Mickaël Mazenod, avant de rappeler que si aujourd’hui c’est la filière cerise qui est touchée de plein fouet, demain d’autres seront également impactées par ce fléau si rien n’est fait.

Marie-Cécile Seigle-Buyat