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Des panneaux d'information sur les bons usages de la plaine agricole installés à La Buissière

Isabelle Brenguier
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Pour faire diminuer les incivilités et les vols dans la plaine agricole de La Buissière, la maire de la commune a pris un arrêté interdisant la circulation des voitures durant la période de récolte. L’information est donnée grâce à l’installation de panneaux.

Des panneaux d'information sur les bons usages de la plaine agricole installés à La Buissière
Agnès Dupon, maire de La Buissière, aux côtés de son employé communal et de Stéphane Masset, agriculteur. Elle a fait installer dans la plaine de la commune des panneaux interdisant son accès aux voitures.

12. C’est le nombre de panneaux que la commune de La Buissière dans le Grésivaudan a fait installer dans sa plaine au cours du mois d’avril. Réaffirmant le caractère agricole du site, ils interdisent la circulation dans son périmètre aux véhicules et engins motorisés du 1er juillet au 1er novembre de chaque année.

« Il n’y a que les véhicules remplissant une mission de service public ou utilisés dans le cadre des activités agricoles ainsi que les propriétaires ou les résidents de la plaine agricole qui peuvent y accéder », indique les panneaux installés à toutes les entrées de la plaine, qui rappellent en outre que « le glanage et le ramassage des fruits et des légumes, même tombés à terre, sont interdits toute l’année » et que « les parcelles sont des propriétés privées dans lesquelles il est interdit de pénétrer ou de se garer sans autorisation de la part des propriétaires ».

Ribambelles d’histoires 

L’installation de ces panneaux fait suite à l’arrêté municipal qu’Agnès Dupon, la maire de la commune, a pris le 13 octobre dernier et qui était devenu indispensable pour permettre à la gendarmerie d’intervenir en cas de problème.

Car, des problèmes, dans le secteur, il y en avait légion. Les agriculteurs et l’édile de la commune détiennent des ribambelles d’histoires, allant des anecdotes incroyables aux actes de violences verbales et physiques, dans lesquelles tant les cultures que les exploitants étaient malmenés. « Ce n’était plus possible ! », assure Agnès Dupon. « Avant, il n’y avait pas besoin de réglementer, ni d’informer sur les bons et les mauvais usages. Mais l’évolution de la société nous a conduit à le faire ».

Agriculteur à La Buissière, Stéphane Masset a constaté l’augmentation de la fréquentation de la plaine. « Il y a du monde partout. Tout le temps. Dans le domaine public comme dans les parcelles privées », indique-t-il. « Et il n’y a plus de respect. Les gens n’ont plus de limite et agissent comme s’ils étaient partout chez eux. Nous sommes arrivés à un point où c’est aussi désagréable que dangereux », ajoute la maire.

Entre les personnes qui stationnent leur véhicule au bord des parcelles gênant le passage des engins agricoles, celles qui ramassent les fruits et les légumes, comme si c’était leur jardin, celles qui entreposent leur voiture sous un hangar agricole parce qu’elles n’ont pas suffisamment de place chez elles (sic), les incivilités et les délits sont nombreux et ne cessent de s’accentuer. Surtout que de nouvelles cultures spécialisées (légumes, kiwis, noisettes…) se sont développées dernièrement dans le territoire. Aujourd’hui, le maïs n’est plus la production reine.

Objectif pédagogique

Les années passant, les agriculteurs du secteur sont de plus en plus exaspérés. D’autant que, si avant, lorsque ces derniers risquaient une remarque, les personnes réprimandées faisaient profil bas, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Certains exploitants se sont même fait violemment agresser. L’installation de ces panneaux vise donc à interdire l’accès du secteur aux véhicules, mais poursuit aussi un objectif pédagogique. « Nous voulons que les riverains et toutes les personnes qui viennent dans la plaine, prennent conscience de l’usage premier de la plaine agricole, qu’il faut faire attention aux machines et aux outils qui circulent et qu’on ne peut pas se servir dans les parcelles qui sont des propriétés privées », précise encore Agnès Dupon.

« Cela faisait quelques temps que la gendarmerie de Pontcharra avait été alertée. Mais sans l’arrêté, les gendarmes disposaient d’une marge de manœuvre réduite. Depuis son entrée en vigueur l’automne dernier, les problèmes ont diminué », ont constaté Agnès Dupon et Stéphane Masset.

Isabelle Brenguier