Sommet de l'élevage
Mettre en valeur l'agriculture française

Morgane Poulet
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Du 4 au 7 octobre, Cournon-d’Auvergne accueillait le Sommet de l’élevage. Les politiques ont pu s’exprimer quant à leur vision de l’agriculture.

Mettre en valeur l'agriculture française
Christiane Lambert est intervenue auprès des éleveurs lors du Sommet de l'élevage, le 5 octobre.

A l’occasion du Sommet de l’élevage qui s’est tenu à Cournon-d’Auvergne, dans le Puy-de-Dôme, du 4 au 7 octobre, les responsables politiques se sont exprimés quant à leur vision de l’agriculture en France, dans un contexte géopolitique agité.
 
Autonomie alimentaire
 
Laurent Wauquiez, président du Conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes, (Aura) était un invité attendu du Sommet de l’élevage. Il a affirmé que « les produits de notre agriculture » devaient être défendus. Mais aussi et surtout qu’il fallait « être fier de ce que sont nos exploitations familiales » et que si un individu souhaitait « faire de l’environnement, la meilleure chose à faire, c’est de consommer de la viande française ». L’occasion également de rappeler que la région Auvergne-Rhône-Alpes possède le premier budget agricole de France. Ce dernier a été multiplié par trois depuis 2016. Mais c’est aussi en Aura que la dotation jeunes agriculteurs est la plus forte.
Pour Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, l’autonomie alimentaire représente en France un « défi historique » plus important que dans les années 1960, « où il fallait déjà éviter de trop importer ». Selon elle, Vladimir Poutine a « musclé son agriculture et en a fait une arme ». Elle prend pour exemple la viande de porc, qu’il est capable de vendre à la Chine et qu’il n’a plus besoin d’importer, alors qu’il y a quelques années, la Russie avait recours à l’importation de viande porcine.
« La France, elle, n’a jamais autant importé de fruits et de légumes qu’aujourd’hui », ajoute-t-elle. « Il y a 20 ans, nous produisions 400 000 tonnes de pêches et de nectarines et en consommions tout autant. Aujourd’hui, nous en consommons toujours 400 000 tonnes mais nous n’en produisons plus que 200 000 tonnes. »
La FNSEA, par la voix de sa présidente, explique donc souhaiter que les volumes de production français augmentent « pour attirer les jeunes ». Pour Christiane Lambert, il faut « une agriculture forte, moderne, compétitive et pas rétrograde ».
 
Prédation
 
En ce qui concerne la prédation, ce sont les Jeunes agriculteurs qui se sont exprimés. Justine Fusi, secrétaire adjoint des Jeunes agriculteurs de Haute-Savoie, a notamment évoqué le peu de moyens accordés aux éleveurs face à la prédation.
« Dans les Hautes-Alpes, 99% des attaques de loup se font au cœur de troupeaux protégés », explique-t-elle. Et ces dernières auraient également augmenté de 17%. Les Jeunes agriculteurs se prononcent alors en faveur du recours aux chiens de protection, à l’accès au tir de protection pour tous les éleveurs ainsi qu’à l’autorisation du matériel nocturne. En revanche, Justine Fusi précise que le syndicat est contre « le fait qu’il faille puiser dans le budget alloué à l’agriculture pour faire face à la prédation ».
Et au sujet des dégâts en tout genre dans les parcelles, Christiane Lambert relève que lorsqu’un agriculteur constate une inadéquation entre les dégâts relevés par satellite et ceux observés sur le terrain, il peut demander une expertise.

Morgane Poulet

L'Isère classée

Lors du Sommet de l’élevage, les charolais ont été particulièrement mis en avant, avec de nombreux exposants.
Quatre élevages isérois ont exposé leurs plus beaux bovins. Si trois n’ont pas été classés, le Gaec Loveno, de Saint-Savin, a quant à lui remporté le premier prix du concours charolais. Il s’agit d’une très belle concrétisation pour les éleveurs, réalisée avec la vache championne au concours de Beaucroissant.
Un cinquième élevage isérois était présent dans le hall des charolais du Sommet de l’élevage. Le Gaec de Navoux, de la famille Jourdan, situé à Reventin-Vaugris, a réussi à vendre aux enchères sa génisse placée en sélection de vente.

MP