Lors de son assemblée générale le 6 juin dans la Loire, la Safer Auvergne-Rhône-Alpes a exploré de nouvelles formes de conciliation des usages pour protéger les sols.
« Avec 8 millions d’habitants, Auvergne-Rhône-Alpes est la deuxième région de France la plus peuplée. 8 millions de personnes qui se nourrissent, se déplacent et se logent sur le territoire. Autant de personnes qui ont des aspirations différentes en matière d’espaces naturels et récréatifs. » Damien Bonaimé, directeur général de la Safer Auvergne-Rhône-Alpes, a posé le cadre dès le début de l’assemblée générale de l’opérateur foncier régional qui s’est tenue le 6 juin dans la Loire. Les enjeux concernant le sol sont aujourd’hui multiples et la Safer est l’un des acteurs qui agit pour en assurer leur conciliation. En effet, si les missions des Safer sont les mêmes partout en France, la « partition se joue de manière différente en fonction de l’endroit où l’on est ». Une partition d’autant plus complexe que, depuis sa création, les missions de l’entreprise à but non lucratif et expert du foncier rural et périurbain se sont élargies. « Si à l’origine, nos missions étaient très agricoles, au fil des textes de loi certains enjeux se sont ajoutés comme le développement local et la préservation de l’environnement. La Safer s’inscrit aujourd’hui dans une logique d’accompagnement des mutations des territoires pour garantir leur avenir. Aujourd’hui, nous devons nous demander comment encore mieux connecter nos actions et interventions avec les grandes dynamiques des territoires ruraux ; quelles nouvelles collaborations imaginer pour concilier les différents usages des sols », a rappelé le président régional, Gilles Flandin. Pour y parvenir, la Safer s’inscrit donc aux côtés des acteurs du territoire.
Exemples concrets
En Savoie, par exemple, une doctrine, issue d’un groupe de travail où siégeaient notamment la chambre d’agriculture, la Safer, la DDT, la FDSEA et la chambre départementale des notaires, a été mise en place pour protéger à la fois la pratique agricole dans les alpages, mais également le patrimoine architectural que sont les chalets d’alpage. La doctrine a été complétée par une charte de bon voisinage. Dans l’Allier, carriers et agriculteurs travaillent ensemble. La Safer joue le rôle de tiers de confiance « qui peut nous aider en amont des projets », a souligné Dominique Delorme, secrétaire général de l’Union nationale des industries de carrières et matériaux de construction (Unicem) Auvergne-Rhône-Alpes. « Faire appel à la Safer peut fluidifier le plus possible le dossier et les discussions. Nous avons besoin de 6 à 7 tonnes par an et par habitant pour répondre à tous les enjeux que nous avons. Nous avons diminué nos besoins et continuons à le faire, mais nous devons pouvoir le garantir et anticiper le plus possible. » Autre enjeu : le logement dans les secteurs en tension. Dans les Monts d’or, pour y répondre, le syndicat mixte a collaboré avec la Safer Métropole de Lyon pour préserver la vocation agricole du territoire grâce à la réhabilitation d’un ancien bâti agricole en trois logements et quatre ateliers agricoles. Autant d’exemples qui prouvent que l’expertise et surtout la concertation sont nécessaires pour assurer la conciliation des enjeux du sol. Nécessaires également pour préparer l’avenir. « La question du foncier est un enjeu central, mais pour les jeunes qui sont dans les lycées aujourd’hui la relation au capital et à l’outil de production n’est pas la même que celle des agriculteurs qui sont aujourd’hui en activité. Cette vision interroge sur la place que l’on laisse à cette nouvelle génération. Nous sommes aujourd’hui devant un champ des possibles », a conclu le directeur régional de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (Draaf), Bruno Ferreira.