Lundi 4 mars, les administrateurs de la FRSEA se sont réunis à Aubière (Puy-de-Dôme) après plusieurs mois de mobilisation et un Salon de l’agriculture sous tension. Le premier bilan présente des avancées mais beaucoup trop de chantiers qui peinent à se concrétiser. Le président de la FRSEA, Michel Joux appelle à maintenir la pression.
Depuis l’automne dernier, les agriculteurs de France le disent haut et fort : la France marche sur la tête. Panneaux des agglomérations retournés, blocages des autoroutes et des centrales d’achat, contrôle des prix et des origines dans la grande distribution. Pendant des mois, les exploitants agricoles partout en France, et notamment en Auvergne-Rhône-Alpes, se sont engagés pour « retrouver du bon sens ». Une mobilisation historique saluée par le président de la FRSEA, Michel Joux, à l’occasion du conseil d’administration du syndicat qui s’est tenu le 4 mars à Aubière (Puy-de-Dôme). « Elle a été à la hauteur des enjeux des revendications portées par notre profession. Tous ont aujourd’hui compris que le logiciel doit changer. Beaucoup de chantiers ont été ouverts grâce à cela. Les réseaux FNSEA et JA ont, en effet, formulé des demandes structurelles et de fond. » Un appel qui semble avoir été entendu en partie. Depuis le début des mobilisations, plusieurs engagements ont, en effet, été pris successivement par le Premier ministre, Gabriel Attal, et le président de la République, Emmanuel Macron.
Loi ou coquille vide ?
« Nous pouvons être fiers. Notre mobilisation a déjà permis des avancées : la dérogation pour la Pac 2024 autour des jachères, le maintien de la défiscalisation sur GNR avec le remboursement en pied de facture au 1er juillet… Sans la mobilisation de tous, le réseau syndical n’aurait pas pu obtenir autant d’avancées en si peu de temps », tient à souligner Michel Joux. Pour autant, le syndicaliste est formel, « la pression doit se maintenir ». Si en effet beaucoup de chantiers sont ouverts, les agriculteurs ont aujourd’hui besoin de « signes d’avancement notamment sur la construction du prix et l’identification de l’origine de l’ensemble des produits alimentaires. Par ailleurs, la loi d’orientation, qui certes doit encore être travaillée, n’est pas à la hauteur des enjeux. Nous craignons qu’elle finisse par être une coquille vide ». Par ailleurs, le président de la FRSEA ne cache pas sa déception quant au manque de vision française pour l’agriculture. « Nous attendions que le président de la République la définisse au Salon de l’agriculture, ce ne fut pas le cas. » Alors, Michel Joux l’affirme, dans les prochaines semaines, le réseau syndical va poursuivre des actions ponctuelles et localisées et également engager un travail de fond avec les parlementaires. « Nous saurons être vigilants quant à l’avancée des dossiers. Nous dresserons un premier bilan en début d’été », prévient-il.
Marie-Cécile Seigle-Buyat