CESER
Léa Lauzier : « Le Ceser, c’est le dialogue permanent au-delà des clivages »

Pépiniériste en plantes aromatiques à Châteauneuf-du-Rhône dans la Drôme, Léa Lauzier vient d’être élue à la présidence de la commission « Ruralité, équité et équilibre des territoires, développement des territoires ruraux » du conseil économique, social et environnemental d’Auvergne-Rhône-Alpes (Ceser).

Léa Lauzier : « Le Ceser, c’est le dialogue permanent au-delà des clivages »
Léa Lauzier siège au Ceser Aura au titre de Jeunes agriculteurs d’Auvergne-Rhône-Alpes. © L’Agriculture Drômoise

Comment êtes-vous arrivée à présider la commission « Ruralité » du Ceser Auvergne-Rhône-Alpes ?

Léa Lauzier : « J’ai réalisé un premier mandat au Ceser en tant que conseillère de 2021 à 2023, grâce à une désignation au titre de Jeunes agriculteurs d’Auvergne-Rhône-Alpes. Le Ceser est une grosse machine, et il m’a bien fallu deux ans pour appréhender son fonctionnement. J’ai découvert une nouvelle façon de travailler dans la discussion, le compromis. L’échange est nourri par des personnes d’horizons très divers, et j’avoue que c’est très rafraîchissant d’aborder les sujets de cette manière-là. La présidence de la commission « Ruralité » est arrivée assez naturellement, puisqu’historiquement, elle est assurée par un agriculteur. Par le jeu de la nouvelle réglementation de l’assemblée en faveur de la parité femmes-hommes et entre les différents collèges, me voilà arrivée à la présidence. »

Comment envisagez-vous la portée des travaux du Ceser qui demeure une assemblée à vocation consultative ?

L.L : « Le Ceser a certes une mission consultative, mais il a un sérieux droit de regard sur la politique menée par le conseil régional, sur le budget notamment, ou encore sur l’ensemble des schémas régionaux. Avant d’être examinés et votés par les conseillers régionaux, tous les dossiers structurants pour l’avenir de notre région passent entre nos mains. »

Quels sujets souhaitez-vous défendre en priorité ?

L.L. : « La commission d’installation se réunira le 19 février. En matière agricole, le Ceser est légitime pour porter une voie en faveur de la souveraineté alimentaire, qui plus est, dans une région comme Auvergne-Rhône-Alpes où nous avons tout, à part les produits de la mer ! Au-delà des sujets agricoles, dont le Ceser s’empare régulièrement, il me paraît nécessaire d’aborder les questions relatives à la jeunesse, avec l’enjeu de donner l’envie aux jeunes de rester ou de revenir sur nos territoires ruraux. Comment la puissance publique peut-elle pallier le déficit d’attractivité dans ces territoires ? C’est un enjeu majeur. Il y a aussi le sujet de nos aînés. Comment permettre aux personnes âgées de rester le plus possible chez elles en toute sécurité ? J’ai la conviction qu’il y a des solutions à trouver en travaillant sur l’intergénérationnel. Nous avons trop cloisonné les populations. Enfin, il y a le sujet des violences faites aux femmes. On imagine souvent, à tort, que ce fléau ne se répand qu’en milieu urbains, mais c’est une erreur. Un récent rapport du Sénat vient d’ailleurs d’attester que la majorité de ces violences surviennent en milieu rural. »

Propos recueillis par Sophie Chatenet