Technologie
Un nouveau livreur dans le Vercors
Depuis le début de l’année, La Poste a mis en place une troisième ligne de livraison de colis par drone entre Villard-de-Lans et Corrençon-en-Vercors.
Depuis le mois de janvier, La Poste utilise une nouvelle ligne(1) de livraison de colis par drone, cette fois dans le Vercors. Afin de relier le lieu-dit des Jarrands, situé à Villard-de-Lans, à Corrençon-en-Vercors, les livraisons de ce type ont lieu deux fois par semaine. Et depuis le début de l’année, ce sont déjà 25 livraisons qui ont eu lieu. Cette nouvelle ligne s’adresse à tous les opérateurs colis du groupe. DPD France et Chronopost se sont ainsi déjà positionnés pour l’exploiter.
Faciliter les livraisons
Concrètement, le drone est placé sur un charriot fixé au camion de livraison. Une fois la nacelle du drone chargée, le livreur peut partir faire sa tournée comme d’accoutumée. La seule différence : il n’a plus à s’engager dans des routes parfois longues et dangereuses, lui faisant faire beaucoup de trajet pour parfois un seul colis. Le drone s’en charge à sa place.
Tout est en effet programmé automatiquement : le drone part au moment prédéfini pour déposer les colis dans le terminal prévu à cet effet, situé à Corrençon-en-Vercors. Le livreur, formé au pilotage du drone, n’a qu’à vérifier sur sa tablette que les colis ont bien été déposés. Il peut également reprendre la main sur l’appareil en cas de problème.
C’est ensuite un commerçant, en l’occurrence le gérant du café Le Carré d’As, qui récupère les colis pour les mettre à disposition des destinataires, comme dans le cas d’un point relais classique. Cela évite ainsi aux habitants de Corrençon-en-Vercors de faire la route jusqu’aux points relais situés à Villard-de-Lans.
Outil innovant
« Nous avons changé la taille du drone, qui était plus petit en 2019 et ne permettait de livrer qu’un seul colis de taille standard », explique Sarah Kirman, directrice adjointe d’Atechsys, la société ayant développé le drone. Le frein qu’elle dit constater aujourd’hui reste néanmoins celui de la règlementation, qui empêche les vols en drone dans divers lieux, comme dans les zones densément peuplées. Pour obtenir une autorisation, il faut aussi avoir éprouvé les systèmes de pilotage.
« Mais ils peuvent voler dans des endroits coûteux en termes de carburant, dangereux, difficile d’accès, ce qui est une bonne chose pour diminuer l’empreinte carbone de la livraison de colis – le drone étant alimenté par de l’électricité produite par des panneaux photovoltaïques, pour désengorger les routes et pour réduire les risques d’accident de la route », ajoute-t-elle.
Si la société assure éviter les vols pendant les périodes de nidification, « même si les oiseaux ne considèrent pas le drone comme un danger, car il est très silencieux », les vaches présentes dans la parcelle du terminal ont tout de même eu quelques frayeurs…
Morgane Poulet
(1) Une première ligne circule dans le Var depuis 2016 et une deuxième en Isère depuis 2019, entre Le Fontanil-Cornillon et Mont-Saint-Martin.
Capacités du drone
Rayon d’action : jusqu’à 20 km, soit environ 40 mn de vol
Charge utile : jusqu’à 8 colis et 10 kg
Masse de l’appareil à vide : 15 kg
Vitesse de croisière : 40 km/h
Le drone décolle directement depuis le camion de livraison.