CLIMAT
Les chambres d’agriculture veulent accompagner cent-mille fermes d’ici 2030

Les chambres d’agriculture vont tester en 2023 un diagnostic d’adaptation au changement climatique dans mille exploitations, avec l’objectif de généraliser le dispositif à cent-mille fermes d’ici 2030.

Les chambres d’agriculture veulent accompagner cent-mille fermes d’ici 2030
Sébastien Windsor, président de Chambres d'agriculture France. ©DR

Alors que la France connaît une sécheresse « sans précédent », Chambres d’agriculture France veut lancer un « plan massif et individualisé d’adaptation au changement climatique » visant à accompagner cent-mille exploitations d’ici 2030, a annoncé son président, Sébastien Windsor, le 6 septembre dernier. La première étape consistera à « sensibiliser les agriculteurs au climat de 2030-2050 » et à son impact sur les productions, a-t-il précisé, sur la base des diagnostics territoriaux réalisés lors du Varenne de l’eau. Il espère « déployer des éléments de communication dès cet hiver », avec le concours des « acteurs économiques, comme les coopératives », appelées à « porter » le dispositif avec les chambres d’agriculture. Deuxième étape : réaliser des diagnostics dans mille exploitations en 2023 afin de « tester les guichets locaux ». « Les agriculteurs vont devoir réfléchir à ce qu’ils vont changer dans leur système », résume Sébastien Windsor. À l’issue de ces premiers échanges, les conseillers identifieront avec les agriculteurs « trois ou quatre leviers » (assurance, changements de variétés, de cultures, de système fourrager ou de méthode de travail du sol, agrivoltaïsme). À partir de 2024, les chambres visent un rythme de croisière de dix-mille à vingt-mille exploitations par an. « On ne part pas de rien, le travail a déjà commencé dans certaines régions », affirme le président de Chambres d’agriculture France.

« Investir dans la matière grise »

Distincts des autres diagnostics réalisés par les chambres d’agriculture (comme le conseil stratégique sur les produits phytosanitaires), les diagnostics climat dureront moins d’une journée, pour un coût de « cinq-cents à mille euros ». Leur financement est encore à l’étude mais l’ensemble de la démarche (bâtir le plan d’adaptation et former l’agriculteur) pourrait coûter « quelques milliers d’euros », selon Sébastien Windsor, qui appelle les pouvoirs publics à « investir dans la matière grise ». Par ailleurs, une fois que les leviers d’adaptation auront été identifiés à l’échelle d’une exploitation, « il faudra accompagner l’agriculteur dans le financement de leur mise en place ». Et de résumer : « Nous sommes en train de refaire pour l’agriculture ce qui a été fait pour les particuliers en matière d’adaptation des logements. »

Y.G.