Elevage laitier
Les éleveurs montbéliards de l'Isère ont organisé un concours et une vente aux enchères à la MFR de Mozas

Isabelle Brenguier
-

La journée des éleveurs montbéliards de l’Isère a été organisée le 13 mars dans l’enceinte de la MFR de Mozas. Elle a autant révélé l’engagement des éleveurs que celui des élèves.

Les éleveurs montbéliards de l'Isère ont organisé un concours et une vente aux enchères à la MFR de Mozas
Après une interruption due à la pandémie, les éleveurs montbéliards de l’Isère organisent à nouveau leur concours de bovins.

Mercredi 13 mars, les élèves en 1ère Agro-équipement et CGEA (Conduite et gestion des exploitations agricoles) de la Maison familiale et rurale (MFR) de Mozas ont dû se lever plus tôt qu’à l’accoutumée. Mais aucun n’a rechigné.
A la place des cours de mathématiques et de français, l’établissement accueillait la journée des éleveurs montbéliards de l’Isère et leurs invités, les éleveurs de bovins de race prim’holstein.
Mis à contribution, les élèves ont pris une part active dans l’organisation de cette manifestation, qui prévoyait un concours de primipares montbéliardes et de prim’holstein, les élections des championnes et leurs réserves, les prix de la meilleure mamelle dans les deux races et une vente aux enchères de génisses montbéliardes.


Pour la directrice de l’établissement, Marlène Rondeau « cette journée fait entièrement partie de l’apprentissage des jeunes, car elle leur apprend autant en savoir-faire qu’en savoir-être, et elle les place comme de futurs professionnels. Elle leur permet d’exercer concrètement les compétences acquises en matière de zootechnie, soin et contention des animaux… Elle est aussi une façon d’assoir notre ancrage territorial et de renforcer nos liens, notre proximité, avec le monde professionnel agricole ».

Bonne ambiance

Engagés, les élèves ont tous œuvré pour qu’elle se déroule au mieux. Qui dans les box pour aider les éleveurs à préparer les bêtes. Qui pour les conduire sur le ring. Qui en cuisine pour la préparation des repas. Qui dans les parkings pour aider au bon stationnement des visiteurs. Les missions étaient nombreuses et tous ont eu un rôle à jouer.
En première CGEA, Benjamin Poulet a trouvé étonnant l’organisation de cette manifestation dans l’enceinte de l’école. Mais aussi « franchement bien ». Lui qui nourrit déjà l’envie de participer à des concours, a beaucoup apprécié d’avoir cette opportunité d’être auprès des éleveurs, au contact des animaux, de pouvoir les manipuler. « C’est une très bonne expérience », a-t-il souligné.
En terminale CGEA, Lara Huther est venue avec son maître de stage et a elle-même conduit sa vache prim’holstein sur le ring. Ce n’était pas une première mais sourire,  aux lèvres, elle reconnait aimer cela. « L’ambiance concours, c’est une bonne ambiance ! », affirme-t-elle.
Jacky Gros, le président de la MFR, se dit fier de les voir ainsi investis dans « cette journée de passionnés ». Pour lui, « c’est la démonstration que lorsqu’on motive et responsabilise les jeunes, ils sont au rendez-vous ».

Reconnaissance

Sous un soleil printanier, le concours a rassemblé 36 vaches, dont 21 montbéliardes et 15 prim’holstein, issues de 25 élevages. Pour Adrien Bottala, le président du syndicat des Eleveurs montbéliards de l’Isère, c’est une réussite.

Il souligne que « c’est un vrai choix d’organiser ce concours à la MFR de Mozas et de faire participer les élèves comme ils le font. C’est une occasion pour montrer les réalités du métier d’éleveur. C’est aussi un moment valorisant et professionnalisant. C’est également une reconnaissance du travail accompli ».
Guillaume Noël-Barron, éleveur à Gillonnay, se réjouit de l’enthousiasme des élèves. Même s’il reconnaît qu’une minorité d’éleveurs participe à ces concours, il estime qu’associer les jeunes quand ils sont à l’école peut contribuer à les voir s’installer dans les campagnes par la suite.
En plus du concours, dix génisses montbéliardes ont été mises à la vente aux enchères de l’après-midi. Pour le président Bottala, « c’est une occasion de valoriser la race montbéliarde et le savoir-faire des éleveurs isérois dans un périmètre plus large que notre département, puisque des éleveurs ont fait le déplacement depuis l’Ain, la Drôme, l’Ardèche, les Hautes-Alpes, la Haute-Savoie ». La vente a bien fonctionné. Toutes les bêtes à vendre ont trouvé preneurs.

Isabelle Brenguier

Au cœur du ring
Benjamin Meilhoc est venu du Cantal pour juger le concours de bovins de race montbéliarde organisé à la MFR de Mozas.
Concours

Au cœur du ring

Les concours de vaches montbéliardes et prim’holstein ont été départagés par deux jeunes juges agréés venus du Cantal et de l’Ain. Leur plaisir d’officier est réel. 

Benjamin Meilhoc et Quentin Morel ont été les juges des concours montbéliards et prim’holstein, organisés à la MFR de Mozas le 13 mars.
Respectivement originaires du Cantal et de l’Ain, ces deux jeunes éleveurs parlent de leur activité de juge avec beaucoup d’ardeur et de professionnalisme.
Aussi précis dans la description des animaux que dans l’argumentation de leur choix, ils évoluent dans le ring au milieu des vaches et parlent au micro avec beaucoup d’aisance. La passion des animaux et de la race pour laquelle ils sont agréés, guident leur engagement.
Pour Benjamin Meilhoc, « être juge, c’est mettre son savoir-faire à la disposition des éleveurs, qu’ils soient aguerris dans leur participation aux concours, ou novices. C’est une activité qui nécessite de l’humilité, de la bienveillance et de la pédagogie », estime-t-il.

Première fois

« Dans ce concours de primipares (1), nous jugeons la morphologie des bêtes. 50 % du jugement concerne la mamelle, 25 % les membres et 25 % le corps et la mamelle », détaille Quentin Morel. Les prim’holstein étant attendues pour leur productivité, il estime qu’« une bonne prim’holstein est une vache qui exprime le mieux son potentiel par rapport à ce qu’elle ingère. Il faut que sa mamelle soit haute avec peu de développement en premier veau et qu’elle ait de bonnes attaches. C’est ce qui contribue à sa longévité ».
A tous les deux, il leur tient à cœur d’expliquer aux éleveurs pourquoi une vache ressort première de sa section, ou dernière. « Tous les éleveurs ont eu une première fois. On commence par assister aux concours, et puis, un jour, on se lance. C’est pour cela qu’il est encore plus important d’expliquer aux éleveurs pourquoi leur vache n’a pas gagné. Car c’est ce qui leur permettra de se remettre en question et de progresser », considère Benjamin Meilhoc.

(1)   vaches qui n’ont vêlé qu’une fois

IB

Palmarès du concours

Grandes championnes : 

Miss Montbéliarde : ROSEE du Gaec de Mont Clair

Réserve Miss montbéliarde : SUZE du GAEC de Genevais 

Miss Holstein : SOYEUSE du GAEC l'Orée du bois

Réserve miss holstein: SHELSA de l'EARL ferme Verdel

Championnat mamelle : 

Meilleure mamelle Montbéliarde : SYNERGIE du GAEC de l'Auris

Réserve meilleure mamelle montbéliarde : ROSEE du GAEC de Mont Clair

Meilleure mamelle Holstein : TAILANDE du GAEC les trois sapins 

Réserve meilleure mamelle holstein : SOYEUSE du GAEC l'orée du bois