SYNDICAT
Jeunes agriculteurs, une pyramide aux pieds sur terre

Jeunes agriculteurs d’Auvergne-Rhône-Alpes (JA Aura) s’est réuni en assemblée générale, vendredi 14 avril, à Miremont, dans le Puy-de-Dôme.

Jeunes agriculteurs, une pyramide aux pieds sur terre
L’assemblée générale de Jeunes agriculteurs d’Auvergne-Rhône-Alpes s’est déroulée, vendredi 14 avril, à Miremont, dans le Puy-de-Dôme. ©SC

C’est au cœur des Combrailles, dans le Puy-de-Dôme, que les adhérents de Jeunes agriculteurs d’Auvergne-Rhône-Alpes se sont retrouvés le vendredi 14 avril pour un temps d’échange et de travail, agrémenté de moments festifs comme seul JA en a le secret. « C’est dans notre ADN de proposer aux jeunes un endroit de réflexion, de confrontation des points de vue pour défendre leur métier, teinté de convivialité et d’envie de faire bouger nos territoires », a résumé Clément Rivoire, vice-président de JA Aura. En ces temps où l’individualisme gagne du terrain, il s’avère plus que nécessaire de convaincre de l’intérêt de rejoindre le syndicat JA, au nom d’un principe fondamental, qu’a rappelé le président, Jocelyn Dubost : « JA reste une pyramide. Cela ne bout jamais par le haut », comprenez que c’est bien du terrain que remontent les sujets et c’est bien dans l’intérêt du terrain que des combats sont menés ». L’année écoulée a été riche en activités pour le syndicat régional avec, entre autres, des rendez-vous avec les institutionnels, des opérateurs économiques comme Sodiaal, la participation à des manifestations d’envergure en GMS et centrales d’achat pour faire appliquer la loi Égalim. « Nous avons dans les tuyaux deux rendez-vous avec la Dreal (Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement) et la FNE (France nature environnement) », a précisé le président. Objectif : avancer avec eux de manière pragmatique sur les sujets relatifs à l’environnement et sortir de cette mise au banc des accusés du monde agricole quasi systématique.

2023 : année 1 de la nouvelle DJA

La poursuite du travail de fond autour de l’installation, sujet phare du réseau, a évidemment été au cœur de l’action. « Dès que l’on parle des filières, l’enjeu du renouvellement des générations est bien présent, aucune n’échappe à cet impératif de susciter des vocations, a assuré Jocelyn Dubost. Sept groupes de travail se sont réunis tout au long de l’année pour avancer sur ce sujet, nous avons coconstruit la charte d’avenir bovins lait avec le Criel Alpes Massif central, nous avons planché sur le PLOA (pacte et loi d’orientation et d’avenir agricoles), et avancé avec la Région sur la nouvelle mouture de la dotation jeunes agriculteurs (DJA). Un travail de fond a en effet été mené en collaboration avec les autres organisations professionnelles agricoles, la chambre régionale d’agriculture en particulier, et surtout avec le conseil régional, pilote de la politique à l’installation depuis le 1er janvier 2023 ». « L’installation et la transmission sont les marqueurs principaux de notre région en matière agricole auxquels nous consacrons des moyens conséquents à hauteur de 15 millions d’euros. Auvergne-Rhône Alpes est la région qui installe le plus (ndlr : 987 DJA accordées en 2022) et où la DJA est la plus importante en valeur », a indiqué Fabrice Pannekoucke, vice-président en charge de l’agriculture au conseil régional.

DJA : 42 000 euros en moyenne par dossier

À date, le conseil régional a reçu 200 dossiers de demande de DJA. Un premier comité de programmation en a instruit une partie et en a validé 102, pour un montant moyen de DJA de 42 000 euros. C’est un peu plus que prévu, et cela corrobore, selon l’élu, l’ambition de la Région, qui a pris soin de travailler en amont avec la profession, « de réussir cette étape essentielle de l’installation. Ces 40 000 euros, c’est le parcours de la réussite, cela vient soutenir les investissements qui vont être mis en œuvre, ce qui suppose des instructions réussies et donc assorties de demandes d’arguments solides. On ne laisse personne sur le bord de la route dès lors que le projet est viable et vivable. Et si nous avons plus de dossiers que prévu, nous aurons recours à la politique des vases communicants sur le budget de la Région ».

Sophie Chatenet

Jeunes agriculteurs, animateurdu territoire

Responsable de la communication pour Jeunes agriculteurs Auvergne-Rhône-Alpes, et agricultrice dans le Rhône, Marie-Laurence Michallet a de l’énergie à revendre, et un optimisme à toute épreuve. « Le fossé entre le monde agricole et la population est énorme, nous devons absolument communiquer », a insisté la jeune femme. Après deux années perturbées par le Covid, c’est avec le sourire qu’elle a remercié les bénévoles impliqués aux quatre coins de la région et qui ont rendu possible des manifestations cantonales, départementales et régionales. « Dans un contexte où l’engagement s’essouffle, nous avons su redonner vie à nos rendez-vous traditionnels. Bien sûr, à nos finales de labours, à « Un dimanche à la campagne » rebaptisé « l’Instant Fermier », à Ecully, dans le Rhône, au pied de l’Institut Paul Bocuse, mais aussi à notre participation en septembre à la foire de Clermont dans le cadre de la Ferme du Massif, au Mondial des métiers à Lyon en novembre, ou encore au tournage de la mini-série Rabibochons en partenariat avec Mutualia ». Point d’orgue de ces animations, la soirée organisée au Sommet de l’élevage avec un dancefloor inédit qui a enflammé le Zénith d’Auvergne. « De 1 000 personnes prévues, nous en avons finalement accueilli 5 000. Un vrai succès ! » Rendez-vous est déjà pris pour 2023.