CHAMBRE D'AGRICULTURE
L’installation, un dossier de taille

Réunis en session le 14 mars à La Tour-de-Salvagny (Rhône), les élus de la chambre régionale d’agriculture Auvergne-Rhône-Alpes ont fait un tour de l’actualité. Le dossier de l’installation a occupé le devant de la scène.

L’installation, un dossier de taille
Au cours des débats d’actualité, les élus de la chambre d’agriculture ont fait remonter de nombreux sujets de préoccupations au Draaf, Bruno Ferreira (au centre). La directive relative aux émissions industrielles (IED), prédation, loi Égalim… ont été au cœur des débats.

Le renouvellement des générations en agriculture est le défi d’avenir pour le monde agricole. Les organisations professionnelles agricoles en ont fait leur cheval de bataille depuis de nombreuses années. Le réseau des chambres d’agriculture ne fait pas exception à la règle. Dans sa stratégie 2019-2025, le conseil installation-transmission et le conseil d’entreprise ont été fléchés comme le premier domaine d’actions stratégiques (Das) parmi les seize définis collectivement en début de mandature. Les objectifs de ce Das sont clairs : « repérer, sensibiliser et accompagner les agriculteurs susceptibles de transmettre leur exploitation d’ici 2026 pour préparer l’installation d’un nouvel agriculteur ». Une mission que les agents des chambres d’agriculture départementales mènent d’arrache-pied puisque les objectifs 2022 ont été largement atteints, même dépassés. Alors que les objectifs pour l’année passée étaient fixés à 1 749 agriculteurs sensibilisés, le réseau en a touché 1 841 ont pu constater les élus mardi 14 mars à l’occasion de la session de la chambre d’agriculture régionale Auvergne-Rhône-Alpes (Aura) réunie à La Tour-de-Salvagny. Autre chiffre notable : plus de 970 installations en Aura en 2022. De quoi donner le sourire aux agriculteurs présents dans la salle : « cet accompagnement fonctionne en conservant des institutions départementales, en étant efficients pour le bien des agriculteurs et en mutualisant des services et des moyens. Si une installation pour un départ peut faire partie des rêves les plus fous, nous pouvons atteindre plus de mille installations aidées, c’est certain ».

Trop lourd dossier

Un objectif atteignable donc qui est sans compter sur l’administratif qui prend parfois le pas sur le raisonnable. « Nous comprenons que le dossier installation soit complexe, toutefois comment peut-on demander quatorze pièces supplémentaires qu’auparavant ? Nous ne voudrions pas porter la responsabilité car le dossier administratif est trop lourd », a soulevé Yannick Fialip évoquant le nouveau dossier de dotation jeunes agriculteurs (DJA). À Fabrice Pannekoucke, vice-président de la Région Aura délégué à l'agriculture et aux espaces valléens de répondre : « Si parfois nous donnons l’impression d’être pénibles, c’est que nous devons nous protéger collectivement. Pour autant, un certain nombre de justificatifs ont été définis ensemble. Il faut que nous regardions ce qui relève de la normalité ou non. Il faut sortir le tamis pour voir ce qui reste pour améliorer les choses et les adapter. Je ne veux pas que nous soyons les empêcheurs. Quand nous allons sur ces DJA, nous accompagnons de véritables projets de production pour réaliser une agriculture professionnelle ». Interpellé sur les différences qui peuvent exister au sein des instances départementales, le vice-président de la Région a rappelé que ce sont « les règles régionales qui doivent s’appliquer ».

Pour une politique de bon sens

Autre dossier d’actualité soulevé à l’occasion de la session : les départements ne peuvent plus financer les mesures agro-environnementales et climatiques (MAEC). « Cette décision arrive après un travail conséquent de définition et de rezonage de ces mesures », a déploré Jean-Claude Darlet, vice-président de la chambre d’agriculture Aura. À Michel Joux d’appeler à une « politique de bon sens ». Présent à la session, le directeur régional de l’alimentation de l’agriculture et de la forêt (Draaf), Bruno Ferreira s’est dit « désolé de la situation » et a rappelé que ses services et la préfète avaient tout mis en œuvre pour maintenir ces financements possibles. Toutefois, la Cour des comptes avait validé l’analyse eu égard à la loi NOTre relative aux compétences des collectivités. « Les conventions sont possibles avec les conseils régionaux », a-t-il ajouté. Une vision inacceptable pour le président de la chambre d’agriculture régionale, Gilbert Guignant, qui appelle à faire remonter la situation aux maisons mères syndicales. « Nous ne devons pas être les seuls concernés »

Marie-Cécile Seigle-Buyat