Région
Entre revendications et avancées économiques
Le 17 avril, Fabrice Pannekoucke, vice-président régional à l'agriculture, s’est rendu à la Maison des agriculteurs, à Moirans, pour rencontrer différents acteurs du monde agricole et entendre leurs besoins.
« Nous avons choisi de réaliser une tournée des chambres d’agriculture en 2024, car, après le Salon de l’agriculture et une bonne année de fonctionnement du Feader, nous jugions qu’il s’agissait du moment opportun », explique Fabrice Pannekoucke, vice-président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes (Aura) à l’agriculture et aux espaces valléens.
En se rendant à la Maison des agriculteurs de l’Isère, à Moirans, le 17 avril, il a ainsi pu échanger avec les différentes structures présentes au sujet des points qui ne satisfont toujours pas la profession agricole.
Soutien financier
La Région Aura a fait le choix d’augmenter son enveloppe 2024 de 20 millions d’euros de Feader en raison d’une forte dynamique attendue, et donc d’un nombre important de dossiers à couvrir. Une rallonge d’environ 10 millions d’euros du budget régional a également été votée.
Ces augmentations budgétaires permettront de maintenir un taux de sélection des dossiers (hors Dotation jeune agriculteur) de 90 % pour les dispositifs agricoles et de 80 % pour les autres dispositifs, même si la Chambre d’agriculture de l’Isère déplore que l’enveloppe du Feader allouée à la transformation diminue.
« Cela pénalisera beaucoup l’Isère, dont de nombreux systèmes d’exploitation dépendent de la transformation, ce qui est lié au bassin de consommation », constate Héloïse Gonzalo, directrice de la chambre.
Parallèlement, la Région mène des démarches pour récupérer des crédits Feader supplémentaires de la maquette nationale.
Elle réfléchit également à « un plafonnement des aides de type Gaec pour les associés qui s’installeraient à cinq ou six, par exemple, dans le cadre de DJA », ajoute Emmanuel Ferrand, conseiller régional délégué aux fonds européens agricoles.
Et deux nouveaux plans filières voient le jour cette année : un pour les chevreaux et l’autre pour les grandes cultures.
Meilleure reconnaissance
Malgré cela, Aurélien Clavel, élu à la Chambre d’agriculture de l’Isère, souligne que « nous nous sentons parfois délaissés par les politiques régionales au sujet de certains dossiers. Par exemple, l’investissement dans les productions végétales a des grilles difficilement accessibles en Isère, tout comme pour les bâtiments d’élevage. Le sentiment de nombreux agriculteurs est qu’ils peuvent plus facilement se tourner vers le Département que vers la Région pour les aider ».
Il ajoute que le saint-félicien n’est pas encore reconnu par une appellation, mais qu’un travail est en cours. « Comment la Région peut-elle nous aider ? », se demande-t-il.
Selon Nicolas Morand, directeur adjoint agriculture forêt et alimentation de la Région, « une mesure est en cours de déploiement et, pour l’instant, il existe la mesure 304, qui permet de soutenir les projets coopératifs ».
En ce qui concerne la noix de Grenoble, Jean-Claude Darlet, président de la Chambre d’agriculture de l’Isère, rappelle l’importance pour les nuciculteurs de l’AOP que leurs produits soient présents dans l’ensemble de la région.
« Il faudra user du plan de communication ‘Ma Région’ dès le début de la campagne nucicole 2024 », a relevé Fabrice Pannekoucke.
Plus de souplesse
« Serait-il possible d’alléger les dossiers de DJA en ne demandant plus certaines pièces administratives accessoires ? », s’interroge Aurélien Clavel. La Région « travaille dessus et nous sommes prêts à alléger les demandes », confirme Fabrice Pannekoucke.
En ce qui concerne les aides pour l’achat de matériel, Jean-François Charpentier, président de l’Association des irrigants de l’Isère, fait part de son souhait de voir l’intégration des changements d’option sur le matériel déjà acheté.
Il cite notamment le cas d’un jeune agriculteur souhaitant remplacer un pivot mais à qui l’administration aurait expliqué qu’aucune aide ne pouvait lui être accordée. A cela, réponse a été faite par la Région que les économies d’eau primaient sur le reste.
« L’objectif est à terme de fonder ce genre d’aides sur le degré d’économies d’eau qu’elles peuvent permettre, donc si le changement de pivot permet une économie d’eau, il n’y a pas de raison que cela ne soit pas aidé », confirme Nicolas Morand.
Morgane Poulet
Singularités régionales
- 130 millions d’euros au budget agricole en 2024
- Travail co-construit avec les départements et la profession agricole
- Dotation jeune agriculteur de 40 000 euros en moyenne, la Région ajoutant 15 millions d’euros au Feader chaque année
Le Feader 2023-2027
- 24 dispositifs ouverts dès le 1er semestre 2023
- 54 millions d’euros de Feader programmés (60 % d’une année moyenne)
- 108 millions d’euros d’aide publique
- 5 400 dossiers reçus
- Presque 3 000 dossiers instruits et programmés en 2023