Crise agricole
« Il faut changer de logiciel ! »

Alors que la M6, à l’entrée Nord de Lyon est toujours bloquée par les agriculteurs en colère, la FDSEA 69 a choisi de délocaliser son congrès qui devait se tenir initialement à Vaugneray. Invité, Arnaud Rousseau rappelle que le réseau ne « lâchera rien » et attend des réponses concrètes. 

« Il faut changer de logiciel ! »
Arnaud Rousseau lors du congrès de la FDSEA 69 sur la M6 où les agriculteurs bloquent l'autoroute. Crédit Apasec

« C’est historique ! » De mémoire de syndicalistes, jamais un congrès de FDSEA ne s’était tenu sur une autoroute. Ce vendredi 26 janvier, la FDSEA du Rhône, ne voulant rien lâcher en attendant les annonces gouvernementales qui doivent tomber dans la journée, a décidé de tenir son assemblée générale annuelle sur le blocage de la M6 à l’entrée nord de Lyon. Invité pour une table ronde autour de l’Europe, Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA, a rappelé devant une foule impressionnante installée sur l’autoroute que face aux nombreuses incohérences, les réseaux FNSEA et Jeunes agriculteurs voulaient « se battre. Le combat est ici et maintenant et on veut le faire en bon ordre ». En clair, le président de la FNSEA l’affirme : le réseau ne lâchera rien en attendant les annonces du gouvernement qui devraient être faites cette après-midi.  Pour Arnaud Rousseau, le combat s’orchestre autour de trois piliers. La dignité du métier en premier lieu. « Cette crise est une crise morale. Nous voulons vivre de notre métier et ne plus être pris pour des bandits », clame Arnaud Rousseau. La rémunération est en effet le moteur de cette mobilisation d’envergure qui dépasse les seules frontières hexagonales. Pour le président du syndicat majoritaire, il est clair que la PLOAA doit être densifiée en imposant notamment des réciprocités de normes pour les produits pénétrant sur le sol français. Il est en effet hors de question pour Arnaud Rousseau de fermer la France. Enfin, il est urgent que les consommateurs aussi prennent leur part de responsabilité et soient prêt à payer. Le troisième pilier est celui de simplifier la pratique quotidienne des agriculteurs. Si les normes sont indispensables, « la surtransposition » n’est quant à elle « pas tenable ».  Quant à l’écologie, Arnaud Rousseau rejette « l’écologie punitive » rappelant que les agriculteurs sont proches de l’environnement. « On ne peut pas être agriculteur sans se soucier de son milieu, de son sol et de ses animaux. Nous ne supportons plus les leçons de ceux qui ne font pas leur métier », affirme le président de la FNSEA.

Alors, à quelques heures des annonces gouvernementales, Arnaud Rousseau le réaffirme que ce sont des mesures concrètes qui sont attendues. « Le fossé est complétement sédimenté. Nous ne voulons pas gratter le dessus avec une petite cuillère. Le sujet aujourd’hui est de le remettre à la côte. Il faudra que le gouvernement mette le paquet et ait compris qu’il faut changer le logiciel. »

Marie-Cécile Seigle-Buyat